Êtes-vous intelligent(e) ?

L’intelligence ne laisse — presque — personne indifférent.
Si vous en doutez, mettez le sujet sur la table avec vos amis, vos collègues de travail ou à l’occasion d’un repas de famille. Vous constaterez que les discussions sur l’intelligence ressemblent beaucoup aux débats sur la politique ou la religion.
Nous défendons tous notre conception de l’intelligence. Et généralement, nos opinions sont arrêtées...
En bref, on polémique beaucoup sur l’intelligence.
On peut aussi en rire, comme Woody Allen :

« L’avantage d’être intelligent c’est qu’on peut faire l’imbécile alors que l’inverse est totalement impossible. »

C’est drôle même si ça ne dit pas grand-chose de l’intelligence.

Qu’est-ce que l’intelligence ?

Le QI est-il un outil de mesure fiable de l’intelligence ?

Qu’est-ce que l’intelligence ? Le QI bien sûr !
Il ou elle est intelligent(e) parce qu’il (elle) a un QI élevé. Le QI sert à mesurer l’intelligence donc le niveau d’intelligence d’un individu est égal à son QI. CQFD !
Les tests de QI prétendent mesurer une intelligence générale. Ils ont une histoire. Elle débute en France au début du XXe siècle. Une vingtaine d’années après l’adoption de la loi de 1882 sur l’enseignement obligatoire, le ministère de l’Instruction publique a recouru aux services du psychologue Alfred Binet. La mission de Binet consistait à élaborer une méthode pour évaluer les chances de réussite scolaire des enfants. Binet a mis au point les premiers tests psychométriques. C’est l’acte de naissance des tests de QI et de l’intelligence quantifiable. Cette méthode d’évaluation a ensuite été reprise et perfectionnée aux États-Unis. Elle s’est largement diffusée depuis.
Aujourd’hui encore, le QI demeure une référence incontournable de l’intelligence. Avec un seul chiffre — magie du chiffre ! – le QI permet de distinguer les intelligents des imbéciles.
Avec le QI, il s’agit de distinguer les intelligents scolaires des autres. Mais il existe une méthode au moins aussi fiable de prévision des résultats scolaires d’un élève : considérer ses notes et bulletins scolaires de la période précédente. C’est a minima aussi efficace !
Pourquoi certains individus qui affichent un QI élevé ne font-ils pas grand-chose de leur vie alors que d’autres, qui ont un QI bien inférieur, atteignent l’excellence dans un domaine ?
En bref, le QI est un instrument de mesure partiel et partial de l’intelligence. J’y reviendrai dans un prochain article.

L’adaptabilité permet-elle de mesurer l’intelligence ?

C’est l’une des définitions de l’intelligence proposée par Larousse : « Aptitude d’un être humain à s’adapter à une situation, à choisir des moyens d’action en fonction des circonstances : ce travail réclame un minimum d’intelligence. »
Dans un monde où rien n’est constant excepté le changement, il faut savoir s’adapter ! Les notions d’impermanence et d’adaptabilité sont étroitement liées. La loi de l’impermanence présente un avantage certain : elle transcende les époques et les cultures. Elle a été érigée en grand principe à la fois par le bouddhisme et le néolibéralisme…
Et quand on parle adaptabilité, Darwin est souvent convoqué. Mais Darwin avait déclaré : « Ce n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit ni le plus intelligent. C’est celui qui sait le mieux s’adapter au changement. » L’adaptation au changement ne révèlerait donc pas l’intelligence…

Les compétences définissent-elles l’intelligence ?

Parfois, nous confondons compétence et intelligence.
Larousse participe à cette confusion dans sa définition fourre-tout de l’intelligence : « Qualité de quelqu’un qui manifeste dans un domaine donné un souci de comprendre, de réfléchir, de connaître et qui adapte facilement son comportement à ces finalités : avoir l’intelligence des affaires. »
S’il existe une intelligence des affaires, pourquoi n’y aurait-il pas une intelligence de la comptabilité, de la couture, du bricolage, du téléspectateur de football [...] ?
Un tel éclatement empêche de définir l’intelligence. Assurément, la capacité d’un individu à acquérir et mettre en œuvre des compétences exige de l’intelligence ou plutôt des intelligences.

Mais intelligence et compétence sont deux notions différentes.

L’intelligence émotionnelle redéfinit partiellement le champ de l’intelligence

L’intelligence émotionnelle est souvent citée. Daniel Goleman a très largement participé à populariser l’intelligence émotionnelle. Depuis Goleman, le QI n’est plus toute l’intelligence. Il y a aussi les émotions qu’il est opportun de comprendre et d’analyser.
Goleman a participé à enrichir la définition de l’intelligence, mais il existe d’autres intelligences que l’intelligence émotionnelle.

La théorie des intelligences multiples élargit sensiblement le champ de l’intelligence

Howard Gardner est le père de la théorie des intelligences multiples. Il est psychologue, neurologue et professeur à Harvard.
La théorie des intelligences multiples remet en cause la pertinence des tests de QI. Elle élargit sensiblement le champ de l’intelligence.
Gardner dénombre huit intelligences et demie : l’intelligence logico-mathématique, l’intelligence verbale et linguistique, l’intelligence visuelle et spatiale, l’intelligence interpersonnelle, l’intelligence intrapersonnelle, l’intelligence kinesthésique et corporelle, l’intelligence musicale et rythmique, l’intelligence naturaliste et l’intelligence existentielle.
Gardner considère que l’intelligence existentielle ne remplit pas toutes les conditions pour être qualifiée d’intelligence à part entière. C’est pourquoi il la reconnaît comme une demi-intelligence.
La théorie des intelligences multiples est intuitive, facile à utiliser et donne des résultats pertinents.
Elle décrit en quoi nous sommes intelligents et en quoi nous le sommes moins. Elle permet de dresser une cartographie de nos atouts et de nos faiblesses. Autre avantage, elle ne stigmatise pas : il n’y a pas d’un côté les intelligents et de l’autre les imbéciles.

Alors, êtes-vous intelligent(e) ?

Oui, assurément !
Et pour savoir comment et en quoi vous l’êtes, la théorie des intelligences multiples est une aide précieuse…

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire mon article "Vous êtes intelligent(e) : la preuve par neuf !"

L'ensemble de la démarche est décrite dans "Découvrez vos motivations et révélez votre talent !" :