samedi 27 octobre 2018

Le talent d’Alexandre le Grand : Alexandre vu par la théorie des talents

Alexandre le Grand coup d'oeil de l'esprit, Alexandre le Grand courage et force morale, Alexandre le Grand génie et stratège. Fabien Laurand. Alexandre le Grand : le plus grand stratège de l'histoire. Intéressons-nous maintenant au domaine d’excellence d’Alexandre le Grand. Alexandre était un homme d’action. Il n’a pas laissé d’œuvre littéraire. En revanche, il a rédigé une abondante correspondance. Alexandre avait incontestablement un talent guerrier. Clausewitz le qualifiait d’ailleurs de « Dieu de la guerre. » Alexandre chargeait en première ligne et pourtant il ne perdait jamais son coup d’œil. Dans le feu de l’action, il parvenait à saisir toutes les opportunités. Les Macédoniens disposaient alors d’une supériorité technique sur les Orientaux. Inspirés notamment par Achille qui avait construit le cheval de Troie et par Archimède qui avait joué un rôle clé dans le siège de Syracuse, les Macédoniens s’appuyaient sur le travail d’ingénieurs. En face, les Orientaux accusaient un retard technique. En effet, leur culture était contemplative et leur monarque était le représentant d’un dieu céleste. Arrien écrit que, pour mâter les sogdiens, les Macédoniens ont construit des béliers et des catapultes. Comme il était impossible de transporter de tels équipements sur une si longue distante, Alexandre devait disposer d’ingénieurs capables de les construire sur place (4). Aussi, Philippe puis Alexandre ont modifié et allégé les équipements des soldats pour les rendre plus rapides et plus efficaces. Mais l’avantage technique des Macédoniens n’explique pas, à lui seul, les prodigieux succès militaires d’Alexandre. Selon Arrien, « la seule habileté d’Alexandre était la rapidité de ses mouvements. » (4) (2) En outre, son armée était cohérente et très organisée. Alexandre est resté invaincu pendant son règne et il a gagné de nombreuses batailles en infériorité numérique. Contre Darius, Alexandre a montré toute son « habileté à ranger ses troupes en bataille » et de surcroît, il a positionné son armée de façon avantageuse (6). À Issus, sa victoire en infériorité numérique contre Darius s’explique par la qualité de ses soldats, mais aussi par sa vitesse exceptionnelle et ses capacités d’analyse de la situation.



Avant de lire cet article, vous pouvez consulter :
Intéressons-nous maintenant au domaine d’excellence d’Alexandre le Grand.
Alexandre était un homme d’action. Il n’a pas laissé d’œuvre littéraire. En revanche, il a rédigé une abondante correspondance.
Alexandre avait incontestablement un talent guerrier. Clausewitz le qualifiait d’ailleurs de « Dieu de la guerre. » Alexandre chargeait en première ligne et pourtant il ne perdait jamais son coup d’œil. Dans le feu de l’action, il parvenait à saisir toutes les opportunités.
Les Macédoniens disposaient alors d’une supériorité technique sur les Orientaux. Inspirés notamment par Achille qui avait construit le cheval de Troie et par Archimède qui avait joué un rôle clé dans le siège de Syracuse, les Macédoniens s’appuyaient sur le travail d’ingénieurs. En face, les Orientaux accusaient un retard technique. En effet, leur culture était contemplative et leur monarque était le représentant d’un dieu céleste. Arrien écrit que, pour mâter les sogdiens, les Macédoniens ont construit des béliers et des catapultes. Comme il était impossible de transporter de tels équipements sur une si longue distante, Alexandre devait disposer d’ingénieurs capables de les construire sur place (4). Aussi, Philippe puis Alexandre ont modifié et allégé les équipements des soldats pour les rendre plus rapides et plus efficaces. Mais l’avantage technique des Macédoniens n’explique pas, à lui seul, les prodigieux succès militaires d’Alexandre.
Selon Arrien, « la seule habileté d’Alexandre était la rapidité de ses mouvements. » (4) (2) En outre, son armée était cohérente et très organisée.
Alexandre est resté invaincu pendant son règne et il a gagné de nombreuses batailles en infériorité numérique.
Contre Darius, Alexandre a montré toute son « habileté à ranger ses troupes en bataille » et de surcroît, il a positionné son armée de façon avantageuse (6). À Issus, sa victoire en infériorité numérique contre Darius s’explique par la qualité de ses soldats, mais aussi par sa vitesse exceptionnelle et ses capacités d’analyse de la situation.
Lors de la conquête de l’Inde, il a conduit une bataille magistrale contre Porus. Son armée était en infériorité numérique. Alexandre utilisa alors ses phalanges très mobiles pour frapper à plusieurs reprises les points faibles de son adversaire. Les changements très rapides des points d’attaque ont désorganisé l’armée d’éléphants peu mobile de Porus (4). Les Macédoniens ont ainsi obtenu une brillante victoire.
Mais le talent d’Alexandre ne se limitait pas au domaine de la guerre. Il était aussi un organisateur exceptionnel et un administrateur hors pair.
Alexandre a mis en place une administration solide en associant des fonctionnaires autochtones à la gestion de l’empire. Il pouvait ainsi poursuivre ses conquêtes en mobilisant peu d’effectifs macédoniens. En outre, il respectait les coutumes locales. Le caractère libéral de l’empire a favorisé le ralliement des populations locales.
Lors de la campagne de Perse, Alexandre a réprimé avec férocité la révolte des sogdiens afin d’éviter de nouveaux soulèvements. Aussi, il a affirmé à cette occasion sa supériorité sur les Perses qui n’avaient jamais réussi à soumettre les sogdiens.
La fondation de la ville d’Alexandrie en -331 montre les qualités d’organisateur d’Alexandre. Le choix de l’emplacement était judicieux : Alexandrie bénéficie d’un climat tempéré et elle est facile à défendre. La ville était construite sur la base d’un plan en damier pour délimiter précisément les quartiers. Une voie centrale parcourait la ville. Enfin, le réseau des égouts était très bien agencé.
Lorsque Alexandre revint d’Inde, la Perse était en proie à un grand désordre. L’empire menaçait alors de s’écrouler, car les fonctionnaires perses étaient en guerre avec les contrôleurs macédoniens. Alexandre a procédé à une reprise en main très rapide et efficace : il fit arrêter et exécuter les coupables d’exactions. Après cette remise en ordre, la population était convaincue que ses droits seraient respectés. Alexandre s’est montré opportunément réactif pour faire régner l’ordre et la justice dans son empire.
Pour accélérer la fusion des cultures, il a organisé des mariages gréco-orientaux entre ses compagnons et des princesses perses. Ainsi, dix mille mariages furent célébrés au cours des noces de Suse. (4)
Alexandre s’était entouré de proches collaborateurs dévoués et compétents. Malgré une forte opposition des Macédoniens, il est parvenu à créer une armée cosmopolite efficace.
Comme l’affirme Polybe, « le génie d’Alexandre dépassait la mesure humaine. » Durant sa courte vie, après des conquêtes extraordinaires, Alexandre est parvenu à instituer un empire universel. Il a établi un État cohérent avec une armée commune, un réseau routier homogène et une administration indirecte.

Alexandre le Grand était un stratège hors normes.

À un niveau exceptionnel, la capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies est un talent.
Le talent de stratège exige une intelligence visuelle et spatiale au minimum élevée. En effet, le stratège doit disposer d’une grande capacité à visualiser mentalement des situations et à créer des images dynamiques — des films mentaux — de leurs évolutions possibles.
Mais il faut plus qu’une grande capacité de visualisation — le coup d’œil de l’esprit de Clausewitz — pour faire un grand stratège. Le grand stratège doit prévoir, anticiper et décider de se lancer immédiatement dans l’action lorsque les conditions sont opportunes. Le grand stratège passe du plan à l’action presque immédiatement.
Alexandre le Grand disposait de ces capacités à un niveau exceptionnel.
Le stratège doit aussi avoir d’une force morale très élevée. Pour pouvoir agir au moment opportun, il doit être capable de tenir bon jusqu’à l’instant le plus favorable. Lénine insistait sur cet aspect psychologique de la stratégie : « retarder les opérations jusqu’à ce que la désintégration morale de l’ennemi rende à la fois possible et facile de porter le coup décisif. »
Alexandre montrait un courage exceptionnel. Il a toujours tenu bon même en infériorité numérique.
Enfin, le stratège doit mobiliser les hommes et les femmes pour atteindre son objectif. Pour susciter rapidement et efficacement l’adhésion, il doit savoir manipuler les passions.
Alexandre a été capable de mobiliser et d’entraîner les Macédoniens, mais aussi les Perses dans ses projets grandioses.
Le stratège idéal aurait donc une capacité de visualisation exceptionnelle, une faculté à passer du plan à l’action en un clin d’œil, une force morale hors norme et il serait un extraordinaire manipulateur des passions.
Cela représente beaucoup de capacités exceptionnelles réunies en un seul homme. Alexandre le Grand était probablement celui qui se rapprochait le plus du stratège idéal.
Alexandre a permis à son rêve grandiose de fusion entre l’Orient et l’Occident de s’incarner brièvement. Il a su transformer une idée grandiose en réalité tangible. Il a eu une destinée unique qui a profondément marqué les hommes. Si l’empire universel est brièvement devenu réalité sous son règne, l’œuvre est demeurée au stade de l’ébauche parce qu’Alexandre est mort prématurément. Par la suite, dans les empires hellénistiques, la fusion ne s’est pas vraiment réalisée. Les hommes vivaient les uns à côté des autres et les règles de droit étaient spécifiques à chaque communauté.
Même un talent aussi vaste que celui d’Alexandre le Grand n’assure pas une totale infaillibilité. Alexandre a été parfois aveuglé par ses terribles colères. Il voulait créer un dieu unique en opérant une synthèse entre les cultes existants. Mais le syncrétisme n’a pas vraiment fonctionné. Il aurait sans doute été plus efficace de fonder une nouvelle religion sur la révélation. D’autres l’ont fait après lui... (4)

Bibliographie sur Alexandre le Grand

(1) alexandrelegrand.fr, le caractère d’Alexandre, consultation du 11 juin 2012
(2) Arrien, Anabase
(3) Olivier Battestini, Alexandre le Grand, Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, 2004
(4) Jacques Benoist-Méchin, Alexandre le Grand ou le rêve dépassé, Perrin, 1976
(5) Gérard Colin, Alexandre le Grand, Pygmalion, 2007
(6) Plutarque, Vies parallèles, Vie d’Alexandre
(7) Quinte-Curce, Histoire d’Alexandre le Grand
(8) Wikipédia, consultation du 14 juin 2012


Si vous souhaitez en savoir plus sur la méthode pour découvrir votre talent ou celui d'une autre personne, vous pouvez consulter :

Le talent est une opportunité de devenir soi. Ne tentez pas vainement d’imiter les autres : devenez ce que vous êtes grâce à votre talent ! Alexandre le Grand était un stratège hors normes. À un niveau exceptionnel, la capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies est un talent. Le talent de stratège exige une intelligence visuelle et spatiale au minimum élevée. En effet, le stratège doit disposer d’une grande capacité à visualiser mentalement des situations et à créer des images dynamiques — des films mentaux — de leurs évolutions possibles. Mais il faut plus qu’une grande capacité de visualisation — le coup d’œil de l’esprit de Clausewitz — pour faire un grand stratège. Le grand stratège doit prévoir, anticiper et décider de se lancer immédiatement dans l’action lorsque les conditions sont opportunes. Le grand stratège passe du plan à l’action presque immédiatement. Alexandre le Grand disposait de ces capacités à un niveau exceptionnel. Le stratège doit aussi avoir d’une force morale très élevée. Pour pouvoir agir au moment opportun, il doit être capable de tenir bon jusqu’à l’instant le plus favorable. Lénine insistait sur cet aspect psychologique de la stratégie : « retarder les opérations jusqu’à ce que la désintégration morale de l’ennemi rende à la fois possible et facile de porter le coup décisif. » Alexandre montrait un courage exceptionnel. Il a toujours tenu bon même en infériorité numérique. Enfin, le stratège doit mobiliser les hommes et les femmes pour atteindre son objectif. Pour susciter rapidement et efficacement l’adhésion, il doit savoir manipuler les passions. Alexandre a été capable de mobiliser et d’entraîner les Macédoniens, mais aussi les Perses dans ses projets grandioses. Le stratège idéal aurait donc une capacité de visualisation exceptionnelle, une faculté à passer du plan à l’action en un clin d’œil, une force morale hors norme et il serait un extraordinaire manipulateur des passions. Cela représente beaucoup de capacités exceptionnelles réunies en un seul homme. Alexandre le Grand était probablement celui qui se rapprochait le plus du stratège idéal. Alexandre a permis à son rêve grandiose de fusion entre l’Orient et l’Occident de s’incarner brièvement. Il a su transformer une idée grandiose en réalité tangible. Il a eu une destinée unique qui a profondément marqué les hommes. Si l’empire universel est brièvement devenu réalité sous son règne, l’œuvre est demeurée au stade de l’ébauche parce qu’Alexandre est mort prématurément. Par la suite, dans les empires hellénistiques, la fusion ne s’est pas vraiment réalisée. Les hommes vivaient les uns à côté des autres et les règles de droit étaient spécifiques à chaque communauté. Même un talent aussi vaste que celui d’Alexandre le Grand n’assure pas une totale infaillibilité. Alexandre a été parfois aveuglé par ses terribles colères. Il voulait créer un dieu unique en opérant une synthèse entre les cultes existants. Mais le syncrétisme n’a pas vraiment fonctionné. Il aurait sans doute été plus efficace de fonder une nouvelle religion sur la révélation. D’autres l’ont fait après lui... (4)