dimanche 28 octobre 2018

Une brève biographie de Mark Zuckerberg ou l'histoire de Facebook par son fondateur

Facebook histoire en résumé, Mark Zuckerberg Big Brother, Mark Zuckerberg courte biographie, Mark Zuckerberg Histoire, Mark Zuckerberg  vie en résumé. Fabien Laurand, Histoire, biographie et personnalité de Mark Zuckerberg. Entrepreneur précoce et talentueux, incarnation du nouveau Big Brother numérique pour certains, futur président des États-Unis pour d’autres, Mark Zuckerberg intrigue et inquiète. Qui est Mark Zuckerberg cet homme à la fois taciturne et très présent, lisse et politiquement correct la plupart du temps, mais capable d’écrire sur sa carte de visite « C’est moi le PDG... Connard » ? Que penser de Facebook, sa création ? Zuckerberg a-t-il fondé son entreprise sur un vol d’idée ? Que dire d’un réseau social qui érige en dogme la transparence absolue pour ses utilisateurs, mais dont on ne sait pas ce qu’il fait de nos données personnelles ? Quelle crédibilité peut avoir une firme que son fondateur a qualifié de « service public » et qui laisse prospérer des idées racistes, tout en censurant impitoyablement le moindre téton qui apparaît sur une image ? Facebook est-il devenu le plus grand diffuseur de fake news du monde ? Pour connaître Zuckerberg, on ne peut pas faire l’impasse sur l’aventure Facebook, à la fois success story planétaire et entreprise controversée.

Entrepreneur précoce et talentueux, incarnation du nouveau Big Brother numérique pour certains, futur président des États-Unis pour d’autres, Mark Zuckerberg intrigue et inquiète.
Qui est Mark Zuckerberg cet homme à la fois taciturne et très présent, lisse et politiquement correct la plupart du temps, mais capable d’écrire sur sa carte de visite « C’est moi le PDG... Connard » ?
Que penser de Facebook, sa création ?
Zuckerberg a-t-il fondé son entreprise sur un vol d’idée ?
Que dire d’un réseau social qui érige en dogme la transparence absolue pour ses utilisateurs, mais dont on ne sait pas ce qu’il fait de nos données personnelles ?
Quelle crédibilité peut avoir une firme que son fondateur a qualifié de « service public » et qui a laissé prospérer des idées racistes, tout en censurant impitoyablement le moindre téton qui apparaît sur une image ?
Facebook est-il devenu le plus grand diffuseur de fake news du monde ?
Pour connaître Zuckerberg, on ne peut pas faire l’impasse sur l’aventure Facebook, à la fois success story planétaire et entreprise controversée.

  • Qui est vraiment Mark Zuckerberg ?
  • Qu’est-ce qui le motive ?
  • Comment a-t-il réussi ?

Mark Zuckerberg : brillant élève, geek et fondateur de Facebook

Mark Zuckerberg est né le 14 mai 1984 à White Plains dans l’État de New York. Sa mère est psychiatre et son père dentiste. Mark a trois sœurs. Il est issu d’une famille juive.
Il est très bon élève au lycée. Il s’intéresse déjà à l’informatique et montre de réelles capacités dans cette discipline. Avec un ami, il crée Synapse, une application qui analyse les chansons préférées des utilisateurs pour leur proposer d’autres titres du même style.
Ses excellents résultats scolaires lui permettent d’intégrer la prestigieuse université d’Harvard. Mark aurait obtenu 1590 points sur un total de 1600 au test d’entrée organisé par les universités nord-américaines (4).
À Harvard, Zuckerberg met au point Course Match, un logiciel qui permet aux étudiants de savoir quels cours suivent leurs camarades. Course Match connaît un certain succès.
En octobre 2003, il poursuit ses travaux pratiques en informatique avec Facemash : Têtes à claques en français ! Le but de Facemash est d’élire la personne la plus sexy du campus. Les utilisateurs doivent choisir entre deux étudiants, homme ou femme, lequel est le plus sexy. Ensuite, le programme, qui s’appuie sur un algorithme de classement des joueurs d’échecs détermine la personne la plus sexy du campus. Pour se procurer les photos des étudiants, Zuckerberg pirate le système informatique de Harvard. Facemash connaît un énorme succès auprès des étudiants puisqu’en « moins de deux heures, 22 000 votes avaient été enregistrés. » (3) Facemash est logiquement critiqué par les étudiantes en général et par les féministes en particulier. Zuckerberg ferme le site rapidement. Il est convoqué par le conseil de discipline d’Harvard. Il se dit surpris des réactions que son site a suscitées et présente des excuses. Finalement, les membres du conseil le rappellent à l’ordre, mais ne lui infligent ni suspension ni renvoi.
Après l’incident Facemash, la réputation de Mark Zuckerberg sur le campus d’Harvard n’est pas fameuse. Mais il est devenu célèbre.

L’affaire Harvard Connection

Tyler et Cameron Winklevoss se sont associés avec Divya Narendra pour créer Harvard Connection, un site web de réseau social. Harvard Connection aurait permis de discuter avec des amis, mais aussi de faire des rencontres amoureuses. Le programmeur, Victor Gua, n’a plus suffisamment de temps disponible et laisse tomber le projet. Les jumeaux Winklevoss et Divya Narendra souhaitent alors recruter Mark Zuckerberg comme nouveau programmeur.
Au début, Mark semble intéressé par le projet Harvard Connection. Il a d’ailleurs confirmé son intérêt par mail aux jumeaux Winklevoss. Mais à l’époque, Mark Zuckerberg discute avec Eduardo Saverin, lui aussi étudiant à Harvard, de son projet de site internet Thefacebook. Il sollicite les conseils financiers d’Eduardo et souhaite obtenir des fonds pour financer son site. L’objectif est de construire un réseau social interactif. Eduardo trouve l’idée très pertinente. Mark propose à Eduardo une participation de 30 % dans la nouvelle société. Il défend que Thefacebook est totalement différent de Harvard Connection. Pour lui, Harvard Connection n’est qu’un site de rencontres alors que Thefacebook est un véritable réseau social.
Eduardo soutient que Mark avait, à ce moment, renoncé de facto au projet Harvard Connection. Mais Mark entretient encore des relations avec les jumeaux Winklevoss et Divya puisqu’il échange des mails avec eux. Zuckerberg a visiblement un comportement équivoque.

Thefacebook : un succès immédiat et spectaculaire

Le nom de domaine Thefacebook.com est déposé le 12 janvier 2004. Thefacebook est lancé le 4 février 2004. Le site permet de remplacer les trombinoscopes papier. Chaque membre renseigne son profil qui décrit ses centres d’intérêt, sa situation amoureuse et ce qu’il cherche. Le site est très orienté rencontres amoureuses. Pour s’inscrire sur Thefacebook, il faut obligatoirement être étudiant à Harvard. On ne peut accéder au site qu’en utilisant sa véritable identité.
Thefacebook connaît rapidement un grand succès : en quelques semaines, 85 % des étudiants de premier cycle créent un profil. Mark Zuckerberg devient une célébrité sur le campus.
Les jumeaux Winklevoss et Divya Narendra considèrent que Mark Zuckerberg les a trahis. Ils soutiennent que le concept de Thefacebook est très proche de leur projet et prennent contact avec un avocat. Ils mettent Mark en demeure d’arrêter de développer et de mettre à jour Thefacebook. Mark leur répond que son site n’est pas une copie de Harvard Connection et qu’il souhaite poursuivre. Mécontents, les jumeaux prennent rendez-vous avec le président de Harvard, Larry Summers. Mais ce dernier n’intervient pas, car il considère qu’il s’agit « d’un litige technique entre étudiants. » (3) Les jumeaux engagent une action en justice en mars 2004.
Mark Zuckerberg souhaite ouvrir Thefacebook à d’autres universités. Pour l’aider à développer le site, il associe ses deux colocataires au campus, Dustin Moskovitz et Chris Hughes. Thefacebook transfère son siège social à Palo Alto, en Californie pendant l’été 2004.
Thefacebook connaît un développement spectaculaire. Les nouveaux membres affluent. Il faut embaucher des salariés et acheter de nouveaux serveurs. Mark Zuckerberg abandonne ses études à Harvard pour se consacrer exclusivement au développement du site.

Facebook : disputes et recherche de capitaux

Sean Parker, l’un des créateurs de Napster et Plaxo est séduit par Thefacebook. Il souhaite rencontrer Mark. Ce dernier accepte. Le contact est bon. Mark admire Sean et Sean joue un rôle important dans les débuts de Thefacebook. Sean Parker estime qu’Eduardo Saverin ne s’investit pas suffisamment dans le développement de la société alors qu’il en est le directeur financier. Parker propose de changer le nom de domaine du site : thefacebook.com deviendrait facebook.com.
Beaucoup d’investisseurs s’intéressent déjà à Thefacebook. Mark insiste auprès d’Eduardo pour qu’il rejoigne l’équipe en Californie. Sean Parker participe désormais à la gestion de l’entreprise puisqu’il présente des investisseurs potentiels à Mark. Cette immixtion de Sean Parker froisse Eduardo Saverin. Eduardo écrit à Mark pour lui rappeler qu’il est le seul chargé des finances de l’entreprise. Il va même plus loin en le menaçant de bloquer tout accord financier puisqu’il détient 30 % du capital. Mark appelle Eduardo pour lui confier qu’il a rencontré les investisseurs dont Sean lui avait parlé. Il tente, une nouvelle fois, de convaincre Eduardo de venir s’installer en Californie. Très remonté, Eduardo bloque le compte bancaire de Thefacebook. Une telle initiative aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour une jeune société en pleine croissance. Mark décide alors de transférer le siège de la société dans l’État du Delaware.
La recherche d’investisseurs et de capitaux devient une nécessité pour financer la croissance, mais aussi pour faire face au procès intenté par les jumeaux Winklevoss. Peter Thiel de Clarium Capital avance 500 000 dollars en échange de 7 % du capital et d’un siège d’administrateur.
Le succès du site se confirme. Le 3 décembre 2004, Peter Thiel organise une grande soirée pour fêter le millionième membre.
Après leur dispute de l’été 2004, Mark Zuckerberg et Eduardo Saverin semblent réconciliés. Le 4 avril 2005, Eduardo se rend dans le nouveau siège de la société à Palo Alto. Mais lorsqu’il lit les papiers qu’un avocat lui demande de signer, il constate que sa part dans le capital de la société a été considérablement diluée, qu’il ne fait plus partie de la direction de la société et qu’il n’est même plus salarié de l’entreprise. Eduardo a le sentiment d’avoir été trahi. Il est déterminé à aller en justice pour faire rétablir ses droits. Finalement, un accord est trouvé et Eduardo est reconnu comme le cofondateur de Facebook en janvier 2009.
En février 2005, le site compte déjà 2 millions de membres, dont 65 % d’utilisateurs quotidiens. La croissance se poursuit à un rythme effréné puisque Thefacebook compte 5 millions de membres en octobre 2005.
Le développement rapide et permanent de la société exige l’apport de fonds nouveaux. La société de capital-risque Accel participe à une augmentation de capital tout en préservant les intérêts des fondateurs, à l’exception notable de ceux de Saverin. Parker joue un rôle déterminant dans les négociations. Cohler souligne d’ailleurs son « travail exceptionnel. » (2)

Et Thefacebook devint Facebook

La société est rebaptisée Facebook le 20 septembre 2005.
Sean Parker a largement contribué au développement de Facebook. Mais il devient une menace pour la firme quand il est arrêté par la police en compagnie d’une stagiaire mineure lors d’une soirée. Mark Zuckerberg le convainc de démissionner de son siège d’administrateur.
Facebook est ouvert aux lycéens à l’automne 2005. Le site s’enrichit d’une nouvelle fonctionnalité : l’application Photos permet d’associer une photographie à un nom. C’est un succès puisque 70 % des étudiants et lycéens consultent le site chaque jour. En revanche, d’autres fonctionnalités de Facebook ont été beaucoup moins bien accueillies par les utilisateurs. Ainsi, la première mouture du fil d’actualités fut largement décriée.
En septembre 2006 Facebook devient accessible à tous. Mark Zuckerberg a des doutes sur l’avenir du site et, pour la première fois, il n’exclut pas de vendre son entreprise. Mais l’inscription libre est un succès et les nouveaux membres affluent. Mark ne doute plus et veut poursuivre l’aventure. Il n’est plus question de vendre.
La plate-forme Facebook voit le jour en mai 2007. Elle permet de faire fonctionner des applications tierces comme iLike. La plate-forme connaît un grand succès. Facebook intègre progressivement d’autres fonctions comme la messagerie instantanée en avril 2008 puis un moteur de recherche « social » en 2013.
En 2007, Facebook conclut un partenariat avec Microsoft pour diffuser de la publicité. Depuis 2008, Facebook est disponible dans d’autres langues que l’anglais.
Le contentieux entre Mark Zuckerberg et les jumeaux Winklevoss se solde, en 2008, par un accord amiable et confidentiel. Le montant de la transaction se serait élevé à 65 millions de dollars.

Zuckerberg milliardaire !

À 23 ans, Mark Zuckerberg devient le plus jeune milliardaire du monde. En 2010, il est désigné personnalité de l’année par le magazine Time.
Sheryl Sandberg intègre la direction de Facebook début 2008. Elle participe à rendre Facebook rentable en adoptant un modèle économique basé sur la publicité. En 2010 Facebook dégage des bénéfices. Sandberg devient membre du conseil d’administration en juin 2012.
Facebook fait son entrée en bourse le 19 mai 2012. Le même jour, Mark Zuckerberg annonce qu’il s’est marié avec Priscilla Chan. Fin 2015, le couple a donné naissance à une fille, Maxima.
En 2014, la fortune de Mark Zuckerberg est estimée à 30 milliards de dollars. Zuckerberg est riche. Il fait aussi dans la philanthropie puisqu’il a versé un milliard de dollars à la Silicon Valley Community Foundation. Le 1er décembre 2015, il s’est même engagé à donner 99 % de ses actions au profit d’œuvres caritatives.

Quel avenir pour Facebook ?

Facebook repose depuis le début sur l’utilisation de sa véritable identité. Le site a été conçu pour prolonger les relations avec des personnes que l’on connaît déjà dans la vraie vie. Mark Zuckerberg a donné successivement plusieurs définitions de Facebook. Il a d’abord dit que le site était destiné à « aider les gens à comprendre le monde autour d’eux. » Puis il a assimilé Facebook à un « service public » par analogie avec les réseaux téléphoniques (2). Le slogan du site est ensuite devenu : « Facebook vous permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie. » (4)
Facebook est le réseau social numéro un, même si la progression de ses utilisateurs ralentit. Il est le deuxième site internet le plus fréquenté derrière Google. Mark Zuckerberg revendique plus d’un milliard et demi d’utilisateurs actifs. Il contrôle effectivement la société qu’il a fondée : il dispose encore de la majorité des droits de vote alors même qu’il ne détient plus qu’une minorité des actions.
Facebook a été largement utilisé, avec Twitter, par les contestataires iraniens, en 2009, pour s’opposer au résultat des élections ou lors des manifestations du printemps arabe.
Mais le site fait l’objet de nombreuses critiques. Il est souvent blâmé pour encourager le narcissisme et certains l’accusent de ne pas suffisamment protéger les données privées des utilisateurs. L’affaire PRISM, le programme élaboré par la NSA pour espionner les communications numériques a montré que la NSA consultait les données des utilisateurs de Facebook. Plus récemment, l’affaire Cambridge Analytica a révélé que les données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook avaient été utilisées sans leur consentement. Facebook est régulièrement accusé de favoriser la diffusion de fausses informations, les fake news. Les polémiques nées lors de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis l'illustrent clairement.
Google occupe une place prépondérante sur le marché de la publicité. Mais Google ne peut toucher que les utilisateurs qui formulent une demande expresse en utilisant son moteur de recherche. Ce marché de la demande consciente du consommateur représenterait 20 % du marché mondial de la publicité. Ainsi 80 % du marché de la publicité correspondrait à un besoin non formulé de façon expresse. Comme Facebook dispose du profil de ses utilisateurs, il pourrait capter les clients potentiels, soit jusqu’à 80 % du marché de la publicité dans le monde. C’est, semble-t-il, l’orientation stratégique défendue par Sherryl Sandberg (2). Si cette stratégie s’avérait pertinente, Facebook pourrait connaître un avenir financier radieux à condition, évidemment, que les utilisateurs continuent de lui accorder leur confiance, ce qui est loin d'être acquis...


La suite :

Mark Zuckerberg, son histoire, sa biographie, son talent, ses motivations et son type de l'ennéagramme. Facebook a été largement utilisé, avec Twitter, par les contestataires iraniens, en 2009, pour s’opposer au résultat des élections ou lors des manifestations du printemps arabe. Mais le site fait l’objet de nombreuses critiques. Il est souvent blâmé pour encourager le narcissisme et certains l’accusent de ne pas suffisamment protéger les données privées des utilisateurs. L’affaire PRISM, le programme élaboré par la NSA pour espionner les communications numériques a montré que la NSA consultait les données des utilisateurs de Facebook. Plus récemment, l’affaire Cambridge Analytica a révélé que les données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook avaient été utilisées sans leur consentement. Facebook est régulièrement accusé de favoriser la diffusion de fausses informations, les fake news. Les polémiques nées lors de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis l'illustrent clairement. Google occupe une place prépondérante sur le marché de la publicité. Mais Google ne peut toucher que les utilisateurs qui formulent une demande expresse en utilisant son moteur de recherche. Ce marché de la demande consciente du consommateur représenterait 20 % du marché mondial de la publicité. Ainsi 80 % du marché de la publicité correspondrait à un besoin non formulé de façon expresse. Comme Facebook dispose du profil de ses utilisateurs, il pourrait capter les clients potentiels, soit jusqu’à 80 % du marché de la publicité dans le monde. C’est, semble-t-il, l’orientation stratégique défendue par Sherryl Sandberg (2). Si cette stratégie s’avérait pertinente, Facebook pourrait connaître un avenir financier radieux à condition, évidemment, que les utilisateurs continuent de lui accorder leur confiance, ce qui est loin d'être acquis...