lundi 8 avril 2019

Audio : le type 6 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 6 : le loyal, le réglo, le peureux

11 signes que vous êtes loyal(e), digne de confiance, respectueux(se) des règles… Et donc un type 6 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu(e) dans cette description du loyaliste réglo toujours à l’affût des risques et des dangers. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
Pour confirmer — ou infirmer — cette première impression, je vous propose de prendre connaissance des onze comportements, attitudes ou traits de caractère qui suivent. Ils vous permettront de trancher...



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Comment mieux vous connaître ? Comment mieux comprendre les autres ? Qu’est-ce qui vous motive ? Qu’est-ce qui vous pousse à agir ? Ces questions vous interpellent ! Grâce à l’ennéagramme, vous prendrez conscience de vos motivations permanentes. L’ennéagramme vous aidera à répondre à l’invitation « Connais-toi toi-même ! » Ce livre est un guide pratique qui vous permettra d’intégrer rapidement les fondamentaux de ce puissant outil. En bref, l'ennéagramme pour les nuls !

dimanche 7 avril 2019

Audio : le type 5 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 5 : l'observateur solitaire, l'analytique

10 signes que vous êtes observateur, solitaire, très attiré(e) par le savoir, l’analyse, l’expertise… Et donc un type 5 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu(e) dans cette description de l’observateur solitaire, intellectuel et analytique. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
Pour confirmer — ou infirmer — cette première impression, je vous propose de prendre connaissance des dix comportements, attitudes ou traits de caractère qui suivent. Ils vous permettront de trancher...




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samedi 6 avril 2019

Audio : le type 4 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 4 : l'original, le romantique

10 signes que vous êtes original, romantique, émotionnel et singulier… Et donc un type 4 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu(e) dans cette description du romantique, sensible, émotif avec une âme d’artiste et la conviction inébranlable d’être un individu unique avec un destin à accomplir. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
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Audio : le type 3 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 3 : le compétiteur, le battant, le gagneur

10 signes que vous êtes compétiteur, battant, doué pour atteindre vos objectifs… Et donc, un type 3 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu(e) dans cette description du battant efficace et doué pour la communication, toujours prêt à relever les défis pour atteindre son but. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
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vendredi 5 avril 2019

Audio : le type 2 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 2 : l'altruiste, le samaritain

10 signes que vous êtes altruiste, à l’écoute des autres, de leurs besoins et de leurs désirs... Et donc, un type 2 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu(e) dans cette description du bon samaritain : altruisme, écoute et grande capacité à rendre service. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
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jeudi 4 avril 2019

Audio : le type 1 de l'ennéagramme ou l'ennéatype 1 : le perfectionniste, l'éthique

10 signes que vous êtes perfectionniste, éthique et très organisé. Et donc, un type 1 de l’ennéagramme !

Peut-être vous êtes-vous reconnu dans le perfectionnisme, l’éthique, la morale et la rigueur. À moins que cette description ne s’applique particulièrement bien à l’un de vos proches !
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mercredi 3 avril 2019

Audio : présentation de l'ennéagramme

Qu’est-ce que l’ennéagramme ?

Cette petite vidéo vous propose une rapide présentation de l’ennéagramme, un outil très efficace au service de la connaissance de soi.
Le plus souvent, nous ne sommes pas conscients de nos motivations.
Mieux nous connaître, c'est d’abord prendre conscience de ce qui nous motive : ce que nous recherchons ou fuyons...




A lire :

Comprendre l'ennéagramme en 5 minutes : l'ennéagramme pour les nuls !



Comment mieux vous connaître ? Comment mieux comprendre les autres ? Qu’est-ce qui vous motive ? Qu’est-ce qui vous pousse à agir ? Ces questions vous interpellent ! Grâce à l’ennéagramme, vous prendrez conscience de vos motivations permanentes. L’ennéagramme vous aidera à répondre à l’invitation « Connais-toi toi-même ! » Ce livre est un guide pratique qui vous permettra d’intégrer rapidement les fondamentaux de ce puissant outil. En bref, l'ennéagramme pour les nuls !

jeudi 28 mars 2019

Les dangers et les limites de l’ennéagramme

L’ennéagramme est un outil au service de la connaissance de soi et des autres. Un outil est un moyen. Il n’est pas une fin en soi.
L’utiliser correctement suppose de connaître à la fois son utilité, ses limites et ses dangers.


L’ennéagramme est un outil au service de la connaissance de soi et des autres. Un outil est un moyen. Il n’est pas une fin en soi. L’utiliser correctement suppose de connaître à la fois son utilité, ses limites et ses dangers.
Les dangers et les limites de l’ennéagramme


L’intérêt de l’ennéagramme

L’ennéagramme décrit les motivations permanentes d’un individu. De ses motivations permanentes découlent une conception du monde, de l’existence, certains comportements et attitudes.
L’ennéagramme se réfère également au centre privilégié et aux centres réprimés d’un individu : le centre vital, le centre-cœur et le centre-tête.
Les motivations permanentes se forment pendant l’enfance. Elles sont fixées à l’adolescence et demeurent ensuite pendant toute la durée de l’existence.
L’ennéagramme ne peut donc pas être utilisé avec les enfants tant que leurs motivations permanentes ne sont pas fixées.
Les adolescents qui se cherchent sont souvent très réceptifs à l’invitation « connais-toi toi-même. » L’ennéagramme peut utilement les aider dans cette démarche.
Bien entendu, l’ennéagramme est adapté aux adultes, quel que soit leur âge.

Les limites de l’ennéagramme

L’ennéagramme nous permet de connaître nos motivations.
Il ne peut pas prétendre décrire entièrement la réalité complexe qu’est l’être humain.
Toute démarche holistique fondée sur l’ennéagramme est impossible. Elle conduirait immanquablement à une impasse.
L’ennéagramme ne peut ni évaluer les intelligences ni détecter les talents. On peut aisément constater que des individus qui appartiennent à un même type de l’ennéagramme développent des intelligences et des talents totalement différents.

Les dangers de l’ennéagramme

Certains praticiens ou auteurs opèrent un rapprochement entre les logismoi ou les péchés et les types de l’ennéagramme.
D’autres appréhendent un type à partir d’une compulsion.
Le mal, l’angoisse, les troubles du comportement voire la pathologie sont très présents dans ces approches de l’ennéagramme.
L’ennéagramme est parfois utilisé comme un instrument sectaire ou de stigmatisation.
À mon avis, ces utilisations de l’ennéagramme sont contre-productives et dangereuses.
- D’une part, un être humain n’est pas réductible à ses logismoi, ses péchés ou ses compulsions.
- D’autre part et surtout, l’ennéagramme n’est ni un instrument de diagnostic des psychopathologies ni un révélateur des péchés. L’utiliser ainsi est à la fois ignorer son intérêt et méconnaitre ses limites.

L’ennéagramme en bref

L’ennéagramme est un outil au service de la connaissance de soi et des autres. Il nous aide à prendre conscience de nos motivations permanentes.
Je vous invite donc à la prudence, à la bienveillance et au discernement lorsque vous l’utilisez.


Si vous souhaitez en savoir plus sur l’ennéagramme :

Comprendre l'ennéagramme en 5 minutes : l'ennéagramme pour les nuls !

Le test pour découvrir votre type de l'ennéagramme

Comprendre et utiliser l’ennéagramme

L’ennéagramme est un outil au service de la connaissance de soi et des autres. Un outil est un moyen. Il n’est pas une fin en soi. L’utiliser correctement suppose de connaître à la fois son utilité, ses limites et ses dangers.

samedi 23 mars 2019

Pape François, altruiste et enthousiaste : le pape François vu par l'ennéagramme et la théorie des talents

Fabien Laurand. Le type de l'ennéagramme du Pape François. Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires. Ses parents sont d’origine italienne. Son père, Mario, est né à Turin et sa mère, bien que née en Argentine, est une fille d’immigrés italiens. Il a eu deux frères et deux sœurs. Jorge Mario Bergoglio est issu d’un milieu assez modeste. Son père était cheminot et sa mère, femme au foyer. Une révélation précoce En 1953, à l’âge de 17 ans, il a connu une expérience spirituelle si intense qu’elle a bouleversé l’ensemble de sa vie. Il a découvert sa vocation quand il s’est confessé à un prêtre. Il raconte : « Durant cette confession, il m’est arrivé quelque chose de rare — je ne sais pas quoi exactement —, mais ce fut quelque chose qui a changé ma vie. Je dirais que c’est comme si on m’avait surpris alors que j’avais baissé la garde […] Ce fut la surprise, la stupéfaction d’une rencontre ; je me suis rendu compte qu’on m’attendait. »

Je vous propose une courte biographie du pape François, l’analyse de ses motivations avec l’ennéagramme, l’étude de son domaine d’excellence et enfin, quelques mots sur l’ennéagramme et le talent dans la tradition chrétienne.

Une brève biographie du pape François

Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires.
Ses parents sont d’origine italienne. Son père, Mario, est né à Turin et sa mère, bien que née en Argentine, est une fille d’immigrés italiens.
Il a eu deux frères et deux sœurs.
Jorge Mario Bergoglio est issu d’un milieu assez modeste. Son père était cheminot et sa mère, femme au foyer.

Une révélation précoce

En 1953, à l’âge de 17 ans, il a connu une expérience spirituelle si intense qu’elle a bouleversé l’ensemble de sa vie. Il a découvert sa vocation quand il s’est confessé à un prêtre. Il raconte : « Durant cette confession, il m’est arrivé quelque chose de rare — je ne sais pas quoi exactement —, mais ce fut quelque chose qui a changé ma vie. Je dirais que c’est comme si on m’avait surpris alors que j’avais baissé la garde […] Ce fut la surprise, la stupéfaction d’une rencontre ; je me suis rendu compte qu’on m’attendait. » À ce sujet, Bergoglio ajoute : « J’ai toujours été impressionné par le passage de l’Évangile dans lequel on lit que Jésus posa son regard sur Matthieu d’une manière que l’on pourrait traduire par : “en lui offrant la miséricorde et en le choisissant.” C’est exactement de cette façon que je me suis senti regardé par Dieu durant cette confession. » (3) Après cette expérience, il décide de rompre ses fiançailles pour entrer, à terme, dans les ordres (4).
Bergoglio poursuit ses études, obtient un diplôme de technicien puis travaille dans un laboratoire d’analyses alimentaires.
En 1957, à l’âge de 20 ans, il contracte une pneumonie qui nécessitera l’ablation partielle de son poumon droit.
Le 11 mars 1958, il intègre la Compagnie de Jésus, les jésuites, en tant que novice. Il explique son choix : « La Compagnie de Jésus m’a attiré, car elle était l’avant-garde de l’Église, où l’on utilisait un langage militaire et où régnaient obéissance et discipline. Je l’ai choisie aussi parce qu’elle était orientée vers l’activité missionnaire. » (3) Si son père était heureux qu’il devienne prêtre, sa mère a montré, au début, une certaine réticence.
Il obtient une licence de philosophie en 1963. Puis, entre 1964 et 1966, il enseigne la littérature. De 1967 à 1970, il étudie la théologie.

La prêtrise

Jorge Mario Bergoglio est ordonné prêtre le 13 décembre 1969. Il prononce ses vœux perpétuels chez les jésuites le 22 avril 1973.
Pendant la dictature militaire de 1976 à 1983, l’église argentine était loin d’être irréprochable. Elle a donné sa bénédiction aux généraux et s’est montrée peu concernée par les massacres et les tortures infligées aux opposants par la junte militaire. L’attitude de Jorge Mario Bergoglio durant cette période a fait l’objet de controverses. Mais les critiques dont il a été la cible apparaissent infondées. En effet, Adolfo Perez Esquivel, lauréat du prix Nobel 1980, qui a été emprisonné et torturé par la dictature militaire, a déclaré à la BBC le 13 mars 2013 : « Bergoglio n’a eu aucun lien avec la dictature... je sais personnellement que de nombreux évêques ont demandé à la junte militaire la libération de prisonniers et de prêtres et qu’elle ne leur a pas été accordée. » (2) Le juge German Castelli confirme : « Nous avons vérifié toutes les données et nous sommes arrivés à la conclusion qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre Bergoglio. » (3)

Une brillante carrière dans l'Eglise catholique

Jean-Paul II le nomme évêque de Buenos Aires le 20 mai 1992. Puis il est promu archevêque le 28 février 1998.
Jorge Mario Bergoglio devient cardinal le 21 février 2001, toujours sous le pontificat de Jean-Paul II.
Il est élu pape le 13 mars 2013, après la renonciation inédite de Benoît XVI pour des raisons d’âge et de santé. Il choisit le nom de François en se référant à Saint-François d’Assise.
Le pape François a fixé quatre orientations principales au début de son pontificat.
Tout d’abord, il veut conduire une réforme de la Curie. La Curie, qui est le gouvernement et l’administration du Vatican, n’a pas été réformée depuis Paul VI. L’information y circule mal et le carriérisme qui y règne avait déjà été critiqué par Paul VI et Benoît XVI. Le 13 avril 2013, le pape François a installé un groupe de travail de huit cardinaux en vue de bâtir un projet de réforme. Parallèlement, il engage une réforme de la « Banque du Vatican », qui a été mêlée à des scandales financiers.
Ensuite, François veut réactiver l’évangélisation tout particulièrement en Europe.
Par ailleurs, il souhaite lutter contre les violences faites aux chrétiens. En effet, les chrétiens sont souvent persécutés, tout particulièrement en Afrique et en Orient.
Enfin, il souhaite mettre en œuvre un nouveau style de papauté caractérisée par la simplicité et un contact très direct. Il est clair que le nouveau pape a immédiatement réussi à imprimer son style.
François apparaît comme un précurseur à plusieurs titres. Il est le premier pape jésuite, le premier pape américain et le premier pape à avoir choisi le nom de Saint-François d’Assise.

Le type de l’ennéagramme du pape François : le pape François vu par l’ennéagramme

Le type de l’ennéagramme du pape François : le pape François vu par l’ennéagramme. Le comportement du pape François. Recensons, dans un premier temps, les principaux traits de comportement de Jorge Mario Bergoglio. Il va spontanément au contact des autres. À ce sujet, il a déclaré : « la conférence d’Aparccida nous a incités à annoncer l’Évangile en allant trouver les gens, et non en restant à attendre qu’ils viennent vers nous. » (3) En 2012, Jorge Mario Bergoglio expliquait ainsi la politique qu’il avait conduite en tant qu’archevêque de Buenos Aires : « Nous cherchons à entrer en contact avec les familles qui ne sont pas impliquées dans les paroisses. Au lieu d’être simplement une Eglise qui accueille et reçoit, nous essayons d’être une Eglise qui sort d’elle même et qui se dirige vers les hommes et les femmes qui ne participent pas à la vie paroissiale, qui ne savent pas grand-chose et sont indifférents à son égard. » (2) Il se rend toujours disponible et son comportement est empreint de simplicité. Après qu’il fut nommé archevêque, Jorge Mario Bergoglio souscrivit un numéro de téléphone direct afin que les prêtres puissent le joindre à toute heure (3). Un curé de Buenos Aires se souvient : « lorsqu’on laissait un message, il répondait de suite. » (2) Jorge Mario Bergoglio ne voulait aucune barrière entre lui et ses prêtres. Il souhaitait répondre lui-même au téléphone et tenait son agenda. Cette disponibilité s’accompagnait d’une excellente connaissance du terrain. Plusieurs prêtres de Buenos Aires témoignent : « Il savait vraiment ce qui se passait dans les rues de nos quartiers. » (2)

Le comportement du pape François

Recensons, dans un premier temps, les principaux traits de comportement de Jorge Mario Bergoglio.

Il va spontanément au contact des autres.

À ce sujet, il a déclaré : « la conférence d’Aparccida nous a incités à annoncer l’Évangile en allant trouver les gens, et non en restant à attendre qu’ils viennent vers nous. » (3) En 2012, Jorge Mario Bergoglio expliquait ainsi la politique qu’il avait conduite en tant qu’archevêque de Buenos Aires : « Nous cherchons à entrer en contact avec les familles qui ne sont pas impliquées dans les paroisses. Au lieu d’être simplement une Eglise qui accueille et reçoit, nous essayons d’être une Eglise qui sort d’elle même et qui se dirige vers les hommes et les femmes qui ne participent pas à la vie paroissiale, qui ne savent pas grand-chose et sont indifférents à son égard. » (2)

Il se rend toujours disponible et son comportement est empreint de simplicité.

Après qu’il fut nommé archevêque, Jorge Mario Bergoglio souscrivit un numéro de téléphone direct afin que les prêtres puissent le joindre à toute heure (3). Un curé de Buenos Aires se souvient : « lorsqu’on laissait un message, il répondait de suite. » (2) Jorge Mario Bergoglio ne voulait aucune barrière entre lui et ses prêtres. Il souhaitait répondre lui-même au téléphone et tenait son agenda.
Cette disponibilité s’accompagnait d’une excellente connaissance du terrain. Plusieurs prêtres de Buenos Aires témoignent : « Il savait vraiment ce qui se passait dans les rues de nos quartiers. » (2)
L’archevêque de Lyon, le cardinal Barbarin, résume : le pape François « garde vraiment le souci d’être proche des gens », il « a su bien garder le sens des contacts personnels, des relations de proximité » et enfin il « sait favoriser les rencontres. » (2)

Le pape François ne veut surtout pas que les autres se sentent exclus.

Il prescrit de « regarder les gens non pas pour ce qu’ils devraient être, mais pour ce qu’ils sont, et voir ainsi ce qu’il est nécessaire de faire. Sans recettes ni prévisions, mais dans un geste généreux d’ouverture. » (3) Lorsqu’il discute avec des personnes athées, il veille à les mettre à l’aise : « je n’aborde pas, dans un premier temps, la question de Dieu, sauf si ce sont eux qui amènent le sujet. Si nécessaire, je leur dis pourquoi je crois. » (3) À Buenos Aires, il a mis ses idées en pratique en favorisant le baptême des enfants, car selon lui « l’enfant n’est pas responsable de l’état matrimonial de ses parents. Et puis, souvent, le baptême des enfants devient pour les parents aussi un nouveau commencement. » (3)

Bergoglio aide spontanément les autres, tout particulièrement les pauvres et les exclus.

Il se justifie : « N’oublions jamais que le vrai pouvoir c’est le service […] Seul celui qui sert avec amour sait protéger ! » (3)
Ainsi, il se rendait au chevet des prêtres malades et il a accueilli chez lui un évêque auxiliaire âgé qui avait besoin d’aide (3).
Dans les quartiers populaires de Buenos Aires, on le surnommait « l’archevêque des pauvres. » (2) L’avocate Maria Constanza Fazio explique : « Il a été le guide des plus pauvres, en les accompagnant au quotidien à travers des gestes concrets. Il a toujours été présent dans les villes et les quartiers les plus délaissés. » (2)
D’ailleurs, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, Bergoglio célébrait des messes dans les quartiers populaires et baptisait les enfants de familles pauvres. Le parlementaire argentin Emilio Persico le reconnaît : « Il a célébré pour nous d’innombrables messes, parmi les cartoneros [ceux qui collectent des cartons dans les ordures], parmi les chômeurs, dans les villas miserias. » (3)
Après l’élection de Jorge Mario Bergoglio, le cardinal Claudio Hummes lui a dit : « N’oublie pas les pauvres ! ». Jorge Mario Bergoglio explique : « Cette parole est entrée en moi : les pauvres, les pauvres. Puis tout de suite, en lien avec les pauvres, j’ai pensé à François d’Assise. J’ai ensuite pensé aux guerres, alors que le scrutin se poursuivait jusqu’à la fin de tous les votes. Et François est l’homme de la paix. Et c’est ainsi qu’est venu dans mon cœur le nom : François d’Assise. Il est pour moi l’homme de la pauvreté, de la paix, l’homme qui aime et protège la Création. » (3)
Les proches de Jorge Mario Bergoglio utilisent souvent le terme « miséricordieux » pour décrire sa personnalité (2). La miséricorde peut se définir par la capacité à aimer, à pardonner et à aider celui qui est dans le besoin. Lui-même utilise très souvent le mot. D’ailleurs, pour sa consécration épiscopale, il a choisi la devise : « Lui faire miséricorde et le choisir. » Dans son discours du 7 mars 2013, le cardinal Bergoglio parle de « l’annonce joyeuse de l’amour et de la miséricorde de Dieu. » Lors de la première journée de son pontificat, il déclare aux cardinaux, aux membres du personnel et aux confesseurs dominicains : « Miséricorde, miséricorde, miséricorde […] Vous êtes les confesseurs et par conséquent soyez miséricordieux pour les âmes. Elles en ont besoin. » Après son élection, il dit encore dans une homélie : « Le message de Jésus est la miséricorde. Pour moi, je le dis avec humilité, c’est le message le plus fort du Seigneur. » (3)

Le pape François s’investit pleinement pour les autres.

Le père Facundo affirme : « lui nous soutient concrètement et vient travailler dans la rue avec nous. » (3) Jorge Mario Bergoglio ne se contente pas de dénoncer la pauvreté, mais il veut agir afin de lutter efficacement contre elle. C’est ce qu’affirme le dominicain Alain Durand : « Pour lui, comme il l’a déclaré avec force, la pauvreté est une violation des droits de l’homme. Il ne s’agit donc pas de célébrer le pauvre en prônant une attitude admirative et quasi contemplative à son égard comme cela semble de plus en plus à la mode chez les chrétiens de notre pays, mais de lutter avec les pauvres contre la pauvreté. » À Buenos Aires, si Jorge Mario Bergoglio se mettait au service des autres, il incitait aussi les prêtres et les laïcs à faire de même. Voici d’ailleurs les conseils qu’il donnait aux prêtres : « Pratiquer la miséricorde, avoir du courage apostolique et se rendre disponible pour tout le monde. » Gonzalo Castillo, un membre du groupe des jeunes d’une paroisse de Buenos Aires, se souvient : « Il invitait les catholiques, tout comme les laïcs, à sortir de chez eux et à aider les personnes qui en ont besoin. En fait, c’étaient plus que des invitations, c’étaient des exhortations à la fois fermes et fortes. » Castillo raconte comment Jorge Mario Bergoglio s’adressait aux catéchistes : « Lorsque vous recevez un enfant qui veut commencer le catéchisme, ne lui demandez pas s’il est baptisé ou si ses parents sont mariés ou divorcés. Demandez-lui plutôt ce dont il a besoin. » (2)
Clara Decurgez, une étudiante membre du groupe des jeunes de la paroisse San Martin de Porres, décrit Jorge Mario Bergoglio comme « un homme d’action, qui s’engage corps et âme pour ses fidèles. » (2) Il est prêt à prendre des risques pour les autres. Le père Facundo Beretta Lauria se souvient que les narcos avaient menacé de mort un prêtre. Alors, Bergoglio « a haussé le ton en [leur] disant : “appelez-moi à n’importe quelle heure, quelle que soit la raison, parce que je veux suivre cette histoire personnellement.” » (3)
Très soucieux d’apporter son aide aux autres, Bergoglio se reproche parfois de ne pas en faire assez : « Ce qui me chagrine c’est de ne pas avoir été en maintes occasions compréhensif et bon. » (3) Il s’est notamment reproché, lorsqu’il était évêque auxiliaire de Buenos Aires, d’avoir refusé la confession à un jeune homme qui semblait sous l’emprise de sédatifs. Pris de remords, il fit demi-tour pour confesser le jeune homme (3).

Jorge Mario Bergoglio fait toujours passer ses propres besoins après ceux des autres. Il a même tendance à ignorer ses propres besoins.

Alain Durand constate que Jorge Mario Bergoglio « sait vivre modestement, humblement, en proximité avec ceux qui souffrent de conditions de vie indignes. » (2)
Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, il avait quitté la luxueuse villa mise à sa disposition pour loger dans un petit appartement. Il avait aussi renoncé à sa voiture avec chauffeur pour prendre les transports en commun. Il justifiait sa décision : « mes paroissiens sont pauvres et je suis l’un des leurs. » (2) Gonzalo Castillo témoigne qu’à l’époque où il était cardinal de Buenos Aires « à chaque fois que le pape François se rendait à la paroisse, il est venu en métro. » (2)
En 2001, Jorge Mario Bergoglio fut nommé cardinal par Jean-Paul II. À cette occasion, il avait refusé de s’acheter de nouveaux habits et avait préféré faire ajuster ceux de son prédécesseur (3).
Son comportement, après qu’il a été élu pape, montre qu’il n’accorde que peu d’importance aux apparences, à ses besoins et à ses désirs. Si le pape François a revêtu la soutane blanche comme ses prédécesseurs, il a refusé la mosette rouge brodée d’hermine qui symbolise le pouvoir pontifical. À l’inverse des autres papes, il ne porte pas une croix en or massif, ni les chaussures rouges, ni l’étole blanche. En quittant le palais apostolique, François a refusé de prendre la voiture réservée au pape et a déclaré : « Je monte dans le bus avec les cardinaux… » (3)
Depuis qu’il est pape, François continue de ranger lui-même ses affaires personnelles dans sa valise. Il a même payé sur ses propres deniers la facture à la Maison du clergé.
S’il n’accorde que peu d’attention à ses propres besoins, il attend aussi de l’institution qu’il dirige qu’elle réduise son train de vie en souhaitant « une Église pauvre pour les pauvres. » (3)

Le pape François est un homme dévoué à la structure à laquelle il appartient.

En effet, il défend la plupart des positions traditionnelles de l’Église catholique même s’il adopte un point de vue libéral sur certains sujets comme le baptême. De plus, il riposte fermement lorsqu’on attaque les idées qui lui sont chères.
Le cardinal Antonio de Buenos Aires a décrit Jorge Mario Bergoglio comme un : « homme discret et très efficace, fidèle à l’Eglise et très proche des prêtes et des fidèles catholiques. » (2)
S’il se montre très ouvert sur le baptême, Jorge Mario Bergoglio refuse que l’Église catholique devienne une organisation non gouvernementale (ONG). Ainsi, il a déclaré, le 18 juin 2008, lors d’une conférence de presse à Québec : « Si l’Eglise veut être progressiste, elle doit assumer son patrimoine historique sans le renier, et aller de l’avant. Si on dit que pour être progressiste, l’Église doit capter toutes les idéologies qui circulent, elle perdra alors son identité et deviendra une ONG. » (2)
Aussi, il s’est fermement opposé au mariage homosexuel voté par le législateur argentin en 2012 : « Ne soyons pas naïfs : ce n’est pas simplement un combat politique, mais une tentative de destruction du dessein de Dieu. Ce n’est pas seulement un projet de loi (ce n’est qu’un outil), mais une “manœuvre” du père du mensonge qui cherche à semer la confusion et à tromper les enfants de Dieu. » (2) En outre, il est opposé à l’euthanasie et fermement contre l’avortement.
Enfin, il faut le prendre tel qu’il est. C’est vrai pour ses idées, mais aussi pour son comportement au quotidien. Après avoir été élu pape, François n’a pas prononcé le discours écrit par le Secrétairerie d’État. Il a composé son propre discours en insistant particulièrement sur le risque de mondanité spirituelle qui menace l’Église. François ne veut pas que les mesures de sécurité destinées à le protéger deviennent un carcan et l’empêchent d’être au contact des autres. Le père Frederico Lombardi conclut : « Assurément, ce pape posera à la sécurité vaticane certains problèmes inédits. » (3) Et il faudra faire avec…

L’ennéatype du pape François

En bref, Jorge Mario Bergoglio va spontanément vers les autres. Il est très disponible et ne veut surtout pas que les gens se sentent exclus. Il aide les autres, s’investit pleinement pour eux et prend des risques pour les soutenir. Il a parfois le sentiment de ne pas leur accorder suffisamment d’attention. Il fait passer ses propres besoins, qu’il a tendance à ignorer, après ceux des autres. Il est dévoué à l’institution à laquelle il appartient. Enfin, il a une personnalité affirmée et exige qu’on le prenne tel qu’il est.

Le pape François est donc type 2 de l'ennéagramme.

Sa motivation positive permanente est de rendre service aux autres et de répondre à leurs besoins. Sa motivation négative permanente est de réprimer ses propres besoins.

Fabien Laurand. L’ennéatype du pape François En bref, Jorge Mario Bergoglio va spontanément vers les autres. Il est très disponible et ne veut surtout pas que les gens se sentent exclus. Il aide les autres, s’investit pleinement pour eux et prend des risques pour les soutenir. Il a parfois le sentiment de ne pas leur accorder suffisamment d’attention. Il fait passer ses propres besoins, qu’il a tendance à ignorer, après ceux des autres. Il est dévoué à l’institution à laquelle il appartient. Enfin, il a une personnalité affirmée et exige qu’on le prenne tel qu’il est. Le pape François est donc type 2 de l'ennéagramme. Sa motivation positive permanente est de rendre service aux autres et de répondre à leurs besoins. Sa motivation négative permanente est de réprimer ses propres besoins.

Le cœur est le centre privilégié du type 2. François est un homme de cœur. Il parle souvent avec le cœur et place l’amour et la miséricorde au centre de son message et de son action.
Il a besoin d’être porté et aimé tout particulièrement par ses fidèles. Après son élection, il a été le premier pape à demander qu’on le bénisse. Voici ce qu’il avait alors déclaré : « Maintenant, je voudrais donner la bénédiction, mais je vous demande d’abord une faveur. Avant que l’évêque ne bénisse le peuple, je vous demande de prier le Seigneur pour qu’il me bénisse : la prière du peuple qui demande la bénédiction pour son évêque. » (3)
Un individu peut développer des comportements caractéristiques des deux types voisins. Ce sont les ailes. Ainsi, un type 2 peut développer une aile de type 1, une aile de type 3 ou les deux. François a vraisemblablement développé une aile de type 1. Il est très attaché au courant de droit naturel et au respect de la morale chrétienne. Pour lui, le rôle de l’Eglise ne peut pas se limiter à la charité « à la solidarité ou à la simple aide humanitaire » sous peine de venir une simple ONG. François défend la nécessité « d’édifier l’Eglise, l’Épouse du Christ, sur cette pierre angulaire qui est le Seigneur lui-même. » (3) Cela le conduit à rejeter les idées qui ne sont pas conformes aux principes moraux qu’il défend. Ce fut le cas, notamment, des lois qui ont autorisé le mariage homosexuel en Argentine. Sa lecture des problèmes économiques et sociaux révèle une exigence morale très affirmée qui caractérise le type 1. Jorge Mario Bergoglio considère que la crise économique argentine du début des années 2000 était d’abord une crise morale : « En un mot, une corruption généralisée qui mine la cohésion de la nation et lui fait perdre du prestige aux yeux du monde. Tel est le diagnostic. Et au fond, la racine de la crise argentine est d’ordre moral. » Aussi, il dénonce avec force le capitalisme financier : « L’économie de spéculation n’a même plus besoin du travail, elle ne sait plus quoi en faire. On idolâtre l’argent qui se fabrique à partir de lui-même. C’est pourquoi on n’éprouve aucun remords à transformer en chômeurs des millions de travailleurs. » (3)

Le pape François, un type 9 de l’ennéagramme ?

La personnalité apaisante de Jorge Mario Bergoglio pourrait laisser penser qu’il est type 9.
Mais ce serait négliger qu’il est tout à fait capable d’aller au combat et même de s’en prendre aux ecclésiastiques. Ainsi, il s’opposait fermement aux prêtres de son diocèse qui ne voulaient baptiser des enfants nés hors mariage. À ce sujet, il déclarait en septembre 2012 : « Je le dis rempli de tristesse, pardonnez-moi, mais des prêtres de notre région ont refusé de baptiser des enfants de mères célibataires parce qu’ils étaient nés en dehors des liens du mariage. Ce sont les hypocrites d’aujourd’hui. Ceux qui cléricalisent l’Église. Ceux qui écartent du salut le peuple de Dieu. Et cette pauvre fille qui, au lieu de renvoyer son fils à l’expéditeur, a eu le courage de le mettre au monde, voyage de paroisse en paroisse pour le faire baptiser. » (2)
Clara Decurgez décrit sa capacité à trancher : « J’ai confiance en son discernement et en sa persévérance. Il sera capable d’affronter et de clarifier les conflits internes qui commençaient à m’angoisser en tant que jeune catholique pratiquante. » Elle ajoute : « C’est un homme humble, qui sait se montrer à la fois ferme et clair dans ses messages. » (2)
Il n’hésite pas, non plus, à critiquer « la mondanité spirituelle » dans l’Église (3).
Jorge Mario Bergoglio a fustigé les politiques argentins pour avoir légalisé le mariage homosexuel en 2012.
Voici également ce qu’il déclarait au sujet des travailleurs pauvres : « À Buenos Aires, l’esclavage n’a pas été aboli. Ici, il y a des gens qui travaillent encore comme travaillaient les esclaves. » Ses dénonciations répétées de l’injustice sociale ont déplu aux dirigeants politiques argentins Nestor et Christina Kirchner. En effet, après les déclarations de Jorge Mario Bergoglio, ces derniers ont choisi de fréquenter d’autres diocèses (3).
Enfin, lorsqu’on s’attaque aux idées auxquelles il tient le plus, Bergoglio contre-attaque avec virulence.

Jorge Mario Bergoglio n’est donc pas type 9 de l'ennéagramme.

L’orgueil du type 2 de l’ennéagramme

L’orgueil relationnel est généralement le principal obstacle que rencontre le type 2 sur la voie de l’intégration. Il a tendance à penser : je vous aide, mais je n’ai besoin de rien ! Il peut se croire l’objet d’admiration, lorsque son aide est acceptée et appréciée, ou de dénigrement, lorsque son aide est rejetée, sans lien avec la réalité. En effet, le type 2 a tendance à rejeter et à nier ses propres besoins.
C’est pourquoi l’humilité revêt une dimension essentielle pour lui. L’humilité dont nous parlons ici n’est pas la fausse modestie. Cette dernière n’est qu’une expression de l’orgueil. Nous appelons humilité l’acceptation de ce que nous sommes, ni plus ni moins. Cette définition correspond d’ailleurs à celle que donne Jorge Mario Bergoglio : « En étant conscients, en même temps, de nos dons et de nos limites, nous devenons libres de l’aveuglement de l’orgueil. » (2) Ainsi, pour un chrétien de type 2, l’amour du prochain, sans rien attendre en contrepartie et sans rejeter ses propres besoins, est une voie d’intégration privilégiée.

Le talent du pape François : le pape François vu par la talentologie

Essayons maintenant de définir le talent du pape François.
Jorge Mario Bergoglio est un excellent communicant. Il sait parfaitement s’appuyer sur sa personnalité avenante sans avoir besoin de jouer un rôle. Il vit modestement et cela se voit ! Il est sympathique et son style direct est très efficace. Mais, s’il est un communicant de premier plan, il affirme ses convictions avec force, parfois au risque de froisser des susceptibilités.
Bergoglio est cependant plus qu’un excellent communicant. À Buenos Aires, il savait mobiliser ses troupes avec une rare efficacité et son action s’est inscrite dans la durée. Pour parvenir à un tel résultat, il faut plus que des qualités de communicant. Alors que son élection n’était pas attendue, le nouveau pape a d’abord suscité la curiosité. Mais il a su rapidement capter l’attention et créer un intérêt considérable au-delà de la communauté des catholiques pratiquants. En fait, le pape François a le talent d’enthousiasmer ses interlocuteurs et de les faire participer à ses projets. François est un guide, un entraîneur et aussi un pasteur exceptionnel. C’est en cela qu’il se distingue tout particulièrement des autres.

L’ennéagramme et la foi chrétienne

L’étude de la personnalité du pape François est l’occasion de rapprocher les types de l’ennéagramme du comportement du Christ et de dire quelques mots sur le talent.
La miséricorde est la dimension du Christ que privilégie le pape François. Ce choix n’est pas sans fondements. En effet, d’après l’évangile de Jean, le commandement du Christ est : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Jean ajoute : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Un catholique de type 2 ressent nécessairement la force de ce message, car il correspond à sa motivation positive permanente, à savoir le besoin de rendre service aux autres.
Toutefois, le Christ n’a uniquement uniquement incarné la miséricorde. Que l’on voit en lui l’incarnation de l’homme universel envoyé de Dieu ou la construction d’un personnage conceptuel créé par plusieurs auteurs, la personnalité du Christ emprunte au type 2, mais aussi aux autres types.
Beesing, Nogosek et O’Leary défendent que le Christ incarne l’homme universel dans les neuf types et proposent un « ennéagramme de Jésus. » (1)
Jésus représentait le type 1 puisqu’il était un idéaliste à la recherche de la perfection. Le christianisme est un idéalisme qui se rattache au courant de droit naturel et il emprunte d’ailleurs largement à la doctrine platonicienne.
Jésus a particulièrement bien géré sa petite entreprise d’édification du royaume de Dieu. Il a été un excellent manager pour recruter ses disciples. Il était présent sur le terrain et veillait à la bonne organisation de l’ensemble. Jésus a donc incarné le type 3, très concerné par la réussite de ses actions.
Le Christ exprime aussi les motivations du type 4 par l’originalité même de la vie qu’il a menée. Sa personnalité était assurément singulière. Il montrait également une exceptionnelle capacité de compassion.
Jésus adoptait également les motivations du type 5 lorsqu’il recherchait la solitude et la connaissance par la réflexion et l’observation.
Jésus s’est montré très loyal envers Dieu et les siens. D’après Matthieu, le Christ a déclaré : « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » Il s’agit là d’une attitude tout à fait conforme à celle d’un type 6 face aux lois qu’il reconnaît et accepte.
Jésus aimait passer un bon moment avec ses disciples. Il était joyeux. Lors des noces de Cana, il a même transformé l’eau en vin pour la plus grande joie des convives. Comme le type 7, Jésus a recherché le plaisir même s’il a dû, aussi, affronter la souffrance.
Jésus incarnait le type 8. C’était un chef qui pouvait recourir à la force afin de faire régner la justice. La façon dont il chasse les marchands du temple en est une bonne illustration.
L’un des principaux objectifs de Jésus était la recherche de la concorde et de la paix. Aussi, le Christ pouvait montrer une grande patience. Ce sont là des traits de comportement du type 9.

Un chrétien n’est pas donc nécessairement de type 2. Chaque type peut intégrer, à sa façon, le message du Christ.

Le talent et la tradition chrétienne

Enfin, la parabole des talents de Matthieu est une ferme exhortation, pour les chrétiens, à faire fructifier leur talent : « En effet il en va comme d’un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit cinq talents, à un autre deux, à un autre une seul, à chacun selon ses capacités, puis il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même celui des deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’une s’en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l’argent de son maître. Longtemps après arrive le maître de ces serviteurs, et il règle ses comptes avec eux. Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança et en présenta cinq autres, en disant : Maître, tu m’avais confié cinq talents ; voici cinq autres talents que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai ; viens te réjouir avec ton maître. Celui des deux talents s’avança à son tour et dit : Maître, tu m’avais confié deux talents ; voici deux autres talents que j’ai gagnés. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai ; viens te réjouir avec ton maître. S’avançant à son tour, celui qui avait reçu un seul talent dit : Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n’as pas semé, tu ramasses où tu n’as pas répandu ; par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre ; le voici, tu as ton bien. Mais son Maître lui répondit : mauvais serviteur, timoré ! Tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je ramasse où je n’ai rien répandu. Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers : à mon retour, j’aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, l’on donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera retiré. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. » (La Bible, Nouveau Testament, Traduction œcuménique, Matthieu, Chapitre 25, Versets 14 à 30).
Cette méthode s’adresse aussi aux non-croyants... Bien entendu, vous n’avez aucune obligation de croire en une divinité, en une religion ou de vous convertir pour reconnaître et utiliser votre talent. Et si vous trouvez le mot talent trop « connoté », je vous suggère de le remplacer par l’expression « domaine d’excellence. »

Bibliographie sur le pape François

(1) Maria Beesing, Robert Nogosek et Patrick O’Leary, L’ennéagramme un itinéraire de la vie intérieure, Desclée de Brouwer, 1992
(2) Michel Cool, François, Pape du Nouveau Monde, Éditions Salvator, 2013
(3) Andrea Tornielli, François le pape des pauvres, Bayard, 2013
(4) Wikipédia, Consultation du 23 avril 2014


Si l'ennéagramme et la théorie des talents vous intéresse, vous pouvez lire :

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mercredi 13 mars 2019

Bibliographie : Découvrez vos motivations et révélez votre talent !

Bibliographie

(1) John Carlin, Déjouer l’ennemi : Nelson Mandela et le jeu qui a sauvé une nation, Alterre, 2008
(2) Philippe de Gaulle, Charles de Gaulle, mon père : Entretiens avec Michel Tauriac, Tomes 1 et 2, Plon, 2003 et 2004
(3) James Gregory et Bob Graham, Goodbye Bafana : le regard de l’antilope, Robert Laffont, 1996
(4) François Kersaudy, Les secrets du IIIe Reich, Éditions Perrin, 2013
(5) Fabien Laurand, Le talent et les motivations : Clés de la connaissance de soi et de la réussite, Éditions L’Originel Charles Antoni, 2015
(6) Catherine Nay, L’impétueux, Grasset, 2012
(7) Anthony Sampson, Nelson Mandela : un homme d’exception, Les éditions du Jaguar, 2006
(8) Richard Stengel, Les chemins de Nelson Mandela, Michel Lafon, 2010
(9) Wikipédia, Article sur Nelson Mandela, Consultation du 15 juin 2016



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La version papier du livre « Découvrez vos motivations et révélez votre talent ! » est disponible ici

Bibliographie (1) John Carlin, Déjouer l’ennemi : Nelson Mandela et le jeu qui a sauvé une nation, Alterre, 2008 (2) Philippe de Gaulle, Charles de Gaulle, mon père : Entretiens avec Michel Tauriac, Tomes 1 et 2, Plon, 2003 et 2004 (3) James Gregory et Bob Graham, Goodbye Bafana : le regard de l’antilope, Robert Laffont, 1996 (4) François Kersaudy, Les secrets du IIIe Reich, Éditions Perrin, 2013 (5) Fabien Laurand, Le talent et les motivations : Clés de la connaissance de soi et de la réussite, Éditions L’Originel Charles Antoni, 2015 (6) Catherine Nay, L’impétueux, Grasset, 2012 (7) Anthony Sampson, Nelson Mandela : un homme d’exception, Les éditions du Jaguar, 2006 (8) Richard Stengel, Les chemins de Nelson Mandela, Michel Lafon, 2010 (9) Wikipédia, Article sur Nelson Mandela, Consultation du 15 juin 2016

Le talent de Nelson Mandela : Découvrez vos motivations et révélez votre talent !

Chapitre 3 : le talent de Nelson Mandela

Mandela attirait les foules. Après sa libération, sa tournée sud-africaine a connu un succès populaire phénoménal. Mais il n’était pas un grand orateur. Sa voix était monotone et ses discours soporifiques. Il se justifiait : « Vous savez, j’essaie de ne pas faire dans la démagogie. Les gens veulent savoir comment vous gérez la situation. Ils veulent qu’on leur explique les choses clairement, rationnellement. Je me suis radouci. Jeune, j’étais très radical. J’attaquais tout le monde, à grands coups de mots ronflants. »(8)
S’il n’était pas un bon orateur, Mandela avait un sens politique affûté. Il savait reconnaître ses amis, ses ennemis et ses rivaux.
Il était très attentif à ses rivaux, car ce sont eux qui représentent souvent le plus grand danger. Il avait d’ailleurs confié que « lorsqu’un membre de son gouvernement ne le regardait pas dans les yeux quand ils échangeaient une poignée de main, ce n’était pas bon signe. »(8)
Bantu Holomisa était un jeune général impétueux. Il avait pris le pouvoir au Transkei. Holomisa estimait que Mandela faisait trop de compromis. Alors, Mandela l’invitait systématiquement quand il se rendait au Transkei. Il le traitait comme un fils. Holomisa fut conquis et lui demeura loyal.
Nelson Mandela se comportait de la même façon avec le bouillonnant leader Chris Hani. Et cela fonctionnait tout aussi bien. Hani ne contestait jamais l’autorité de Mandela.
Mandela redoutait l’instabilité et l’impulsivité du chef zoulou Mangosuthu Buthelezi. Il lui avait donc proposé le ministère de l’Intérieur pour « l’avoir à l’œil. »(8)
S’il tenait ses rivaux en respect, Mandela neutralisait tout aussi efficacement ses adversaires politiques déclarés. Pendant la campagne pour la présidentielle de 1994, de Klerk était son plus sérieux concurrent. De Klerk s’était bien préparé et faisait une bonne campagne. À la fin du débat télévisé qui les opposait, Mandela était venu lui serrer la main et l’avait qualifié de « vrai fils d’Afrique. » De Klerk s’en souvenait parfaitement : « Je sentais, comme tout le monde, que je gagnais des points. Puis, Mandela a remonté la barre à nouveau en me serrant la main soudainement et en me félicitant devant toutes les caméras de télévision. C’était peut-être planifié. Je crois que c’était alors un geste politique, mais que la majorité de ses triomphes médiatiques résultaient d’une réaction instinctive chez lui. À mon avis, il possède un merveilleux talent de ce côté-là. »(1)
Toujours lors de la campagne présidentielle de 1994, Mandela était invité dans une émission de radio. Eddie von Maltiz écoutait l’émission. Von Maltiz était un paramilitaire du Volksfront. Il entraînait des commandos dans sa ferme et avait été le premier à pénétrer dans le World Trade Center lors du raid de juin 1993. Évidemment, von Maltiz était farouchement opposé aux idées de Mandela. Furieux, il décida de téléphoner à la radio pour critiquer le projet de Mandela. Après l’avoir écouté, Mandela répondit : « Eh bien, Eddie, je crois que vous êtes un digne Sud-Africain et je ne doute pas que si nous nous asseyons et que nous échangeons nos points de vue, je me rapprocherai de vous et vous vous rapprocherez de moi. Discutons, Eddie. » Décontenancé, Eddie conclut : « Euh… Bon, d’accord, monsieur Mandela. Merci. »(1)
Finalement, Eddie von Maltiz a approuvé le principe des élections multiraciales : « Je n’ai jamais senti de respect de la part de de Klerk et du Parti national, vous savez. Mais de la part de Nelson Mandela, oui… Je crois vraiment que nous devons leur accorder une chance. »(1)
Mandela écoutait respectueusement les autres. Il n’hésitait pas à solliciter des spécialistes et à demander l’avis d’experts. Il prenait la parole le dernier. Il procédait ainsi quand il dirigeait l’ANC ou avec son cabinet lorsqu’il était chef d’État. Puis, il tranchait en prenant soin d’y mettre les formes. Mandela était un chef très attaché à la culture Ubuntu. Il reconnaissait aussi avoir été très inspiré par la phrase d’Abraham Lincoln : « Il est judicieux de convaincre les gens de faire quelque chose en s’arrangeant pour qu’ils pensent que c’était leur idée. »(8)
Mandela savait changer de stratégie pour s’adapter à la situation. Les médias lui ont donné une image de Dieu de la paix par opposition aux Dieux de la guerre de Clausewitz qu’étaient Alexandre ou Napoléon. Et pourtant, Mandela n’était pas un idéaliste pacifiste.
Quand il était étudiant, il soutenait la doctrine de non-violence prônée par Gandhi. Mais, en 1961, il s’opposait à la non-violence défendue par l’ANC et son président, le prix Nobel de la paix Albert Luthuli. À l’époque, Mandela défendait la guérilla pour renverser le régime de l’apartheid. Dans les années quatre-vingt, il avait analysé la situation en Afrique du Sud pour en conclure que la transition pacifique était la meilleure option pour son pays.
Pour lui, la non-violence était un moyen et non pas l’objectif final. Il l’expliquait d’ailleurs très clairement : « C’est la situation qui détermine si vous devez user de méthodes pacifistes ou de méthodes violentes. Tout dépend intégralement de la situation. »(8)
Mandela n’était pas un pacifiste moralisateur. Il était réaliste et ne perdait jamais de vue son objectif final d’instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud.
Mandela s’intéressait beaucoup à la stratégie. Au début des années 1960, quand il soutenait la guérilla, il lisait les livres de Sun Tzu, Clausewitz ou Mao Zedong.
Il apprenait aussi l’afrikaans et l’histoire des Afrikaners. En prison, il avait même suivi des cours par correspondance d’afrikaans et amélioré ses connaissances sur la culture et l’histoire des Afrikaners. Il s’était également intéressé au rugby, un sport de blancs en Afrique du Sud.
Parfaire sa culture générale n’était pas son premier objectif. Il voulait connaître son adversaire pour remporter la victoire bien sûr, mais pas pour l’anéantir.
En effet, Mandela considérait les Afrikaners comme des Africains à part entière. Il ne souhaitait pas les chasser d’Afrique du Sud. Fikile Bam, un compagnon de cellule, précise la pensée de Nelson Mandela : « Dans son esprit, et il nous le prêchait, un Afrikaner était un Africain. Il appartenait à la terre, et peu importe quelle serait la solution aux problèmes politiques, elle impliquerait le peuple afrikaans. »(1) D’ailleurs, dès sa première conférence de presse après sa libération, Mandela voulait rassurer les blancs : « L’ANC est très soucieux de traiter la question de l’inquiétude des blancs à propos de la demande une personne, un vote »(1) déclarait-il. Son but était de mettre fin à l’apartheid pour instaurer une démocratie dans laquelle chaque individu, blanc ou noir, aurait une voix. Et puis « quand vous parlez afrikaans, vous savez, vous vous adressez directement au cœur des gens » disait-il (8).
Mandela était un bon joueur de dames. Il avait gagné le concours organisé à la prison de Robben Island. Son bon niveau au jeu de dames atteste d’une intelligence visuelle et spatiale a minima élevée.
Nelson Mandela prenait son temps pour analyser la situation. Il ne se pressait jamais. Il était lent, délibérément. Sa façon de jouer aux dames en est une parfaite illustration. Ahmed Kathrada explique que Nelson Mandela prenait le dessus en déstabilisant son adversaire. Il restait toujours très calme, réfléchissait à toutes les possibilités et prenait énormément de temps avant de déplacer un pion. La plupart de ses adversaires étaient décontenancés par son comportement.
Mandela analysait avec une grande acuité les situations et les rapports de force. Il prenait le temps de la réflexion et ne se laissait pas emporter par ses émotions. Il gardait la tête froide pour ensuite agir le plus efficacement possible.
Au milieu des années quatre-vingt, à l’intérieur du pays, les townships devenaient ingouvernables. À l’extérieur, des pays puissants dénonçaient le régime de l’apartheid. Mandela était une icône mondialement connue de la lutte contre l’apartheid. À l’époque, il estimait que le caractère répressif du régime sud-africain révélait d’abord sa faiblesse. Il avait analysé la situation pour en conclure qu’une victoire militaire de l’ANC contre le gouvernement était impossible.
Il avait alors proposé des négociations secrètes avec le gouvernement dans le but de conclure une transition pacifique. Après leur première entrevue en juillet 1989, le Président Botha et Mandela s’étaient engagés dans la négociation. Dans son autobiographie, Mandela écrivait : « Maintenant, je sentais que nous étions au point de non-retour. »(1)
En 1993, Nelson Mandela est parvenu à convaincre le général afrikaner Constand Viljoen de renoncer à l’affrontement. Viljoen disposait d’hommes aguerris et de matériels militaires performants. Il pouvait déstabiliser le pays et faire échec à l’organisation des élections multiraciales de 1994.
Mandela souhaitait rencontrer Viljoen. Leur premier entretien eut lieu le 12 août 1993, dans la maison de Mandela. D’après Viljoen, Mandela était courtois, souriant et affable. Il a commencé par rappeler « que le peuple afrikaner lui avait fait beaucoup de tort, ainsi qu’à son peuple. » Puis il a affirmé son « grand respect pour les Afrikaners. »(1) Enfin, il a montré à son interlocuteur qu’il connaissait bien la culture et l’histoire des Afrikaners.
À son tour, Viljoen a posé le problème : « J’espère que vous comprenez combien il est difficile pour les blancs de croire que les choses iront bien avec l’ANC au pouvoir […] Je ne suis pas sûr que vous le réalisez, Monsieur Mandela, mais on peut mettre un terme à tout ceci. »(1)
Mandela lui a rétorqué : « Écoutez, général, je sais que les forces militaires à votre disposition sont puissantes, bien armées et bien entraînées et qu’elles sont beaucoup plus puissantes que les miennes […] Cependant, si vous déclarez la guerre, vous ne gagnerez assurément pas non plus à la longue, car, premièrement, la communauté internationale sera entièrement derrière nous. Et deuxièmement, nous sommes plus nombreux et vous ne pouvez nous tuer tous […] et ce pays deviendra un enfer sur terre pour nous tous. Est-ce vraiment ce que vous voulez ? Non, général, il ne peut y avoir de gagnant si nous déclarons la guerre. » « C’est exact »(1) a conclu Viljoen.
Au cours cet entretien, Mandela s’est montré à la fois ferme et ouvert aux négociations. Mais il n’a pris aucun engagement sur la création d’un État afrikaner indépendant.
Finalement, Viljoen a renoncé à la guerre et a soutenu le principe d’élections multiraciales. Pourquoi ? La décision de Viljoen s’appuyait sur des considérations politiques : « Je considérais que la meilleure solution était les négociations et la participation aux élections. Que c’était là la meilleure chose pour le pays et pour le peuple afrikaner. » Mais la personnalité de Mandela avait largement compté dans sa décision : « L’important, lorsqu’on s’assoit et qu’on négocie avec l’ennemi, c’est le caractère des personnes assises de l’autre côté de la table et le soutien qu’elles reçoivent de leurs gens. Mandela avait les deux. »(1)
Nelson Mandela a atteint son objectif politique. Et pourtant il était très ambitieux. Comment a-t-il réussi ?
Mandela s’était fixé un objectif final : un homme, une voix, c’est-à-dire instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud avec les mêmes droits pour les blancs et les noirs. Il n’en a jamais changé. Au départ, cet objectif politique était très ambitieux, mais atteignable.
Lénine, grand lecteur de Clausewitz, définissait ainsi le but de la stratégie : « retarder les opérations jusqu’à ce que la désintégration morale de l’ennemi rende à la fois possible et facile de porter le coup décisif. » Le général André Beaufre, dans sa Vue d’ensemble de la stratégie proposait une définition plus générale : « atteindre la décision en créant et en exploitant une situation entraînant une désintégration morale de l’adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu’on veut lui imposer. »
La dimension psychologique et la force morale sont donc déterminantes dans la réussite d’une stratégie.
Même lorsqu’il ne disposait que d’une liberté d’action extrêmement limitée – un prisonnier politique peut difficilement agir comme il le souhaite ! – Mandela a toujours montré une force morale hors du commun. Il ne s’est jamais résigné et n’a jamais renoncé à son objectif final.
Nelson Mandela était un jeune homme impulsif. La prison ne l’a pas brisé. Elle lui a appris la patience et le contrôle de ses réactions.
Mandela savait différer certaines décisions. D’ailleurs, il utilisait très souvent l’expression « sur le long terme. »(8) Il était patient et attendait le moment opportun pour agir. À sa sortie de prison, il était parfaitement maître de lui-même et prêt à conquérir le pouvoir politique.
Il a été capable de changer de stratégie ou de tactique quand la situation l’exigeait : la lutte armée de type guérilla d’abord et la transition pacifique ensuite.
Pour lutter contre l’apartheid, il n’avait que peu de ressources matérielles. L’armée des blancs était très supérieure à celle des noirs. Le pouvoir économique et financier appartenait quasiment exclusivement aux Afrikaners.
En revanche, au niveau de la population, l’avantage numérique était très nettement du côté des noirs : 80 % de noirs contre 20 % de blancs. Toutefois, les Afrikaners étaient très soudées autour de leur culture et de leur histoire commune, quoi qu’on puisse en penser moralement.
Mandela a calmement et objectivement évalué les ressources et les rapports de force. Il a été capable de fédérer une partie de la communauté et de l’opinion publique internationales autour de son but.
Il passait du plan à l’action dès que l’opportunité se présentait, pour négocier avec le pouvoir blanc dans les années quatre-vingt et ensuite, pour conquérir le pouvoir après sa libération.
Mandela manipulait les passions avec brio. Son action la plus spectaculaire a été d’utiliser la coupe du monde de rugby, en 1995, pour rapprocher les blancs et les noirs d’Afrique du Sud.
Alors que Mandela remettait une récompense au joueur de football Pelé, il avait déclaré : « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’inspirer et d’unir un peuple comme peu d’autres événements peuvent le faire […] Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. »(1)
Mandela avait fermement soutenu, avec l’aide de Sisulu, la candidature de l’Afrique du Sud pour accueillir la coupe du monde. Sous l’apartheid, le rugby était un sport réservé aux blancs. D’ailleurs, en 1995, Chester Williams était le seul joueur de couleur de l’équipe des Springboks. Et le jour de la finale, 95 % des spectateurs présents dans le stade étaient blancs. Le rugby fait partie de la culture des Afrikaners.
Les noirs en général et les membres de l’ANC en particulier critiquaient Mandela pour son soutien inconditionnel à la cause du rugby. Mandela s’en souvenait parfaitement : « Mes propres partisans m’ont hué ! Ils m’ont hué quand je leur ai dit “ces gars [les Springboks] sont maintenant les nôtres, embrassons-les !” […] Oh ! Que c’était difficile... »(1)
Mais, comme toujours, il a tenu bon : « Mon but était de m’assurer que nous obtenions l’appui des Afrikaners, car, comme je continuais à le rappeler aux gens, le rugby, en ce qui concerne les Afrikaners, est une religion. »(1) Et pour atteindre son objectif, Mandela a rapidement gagné la confiance de Pienaar, le capitaine de l’équipe : « François Pienaar était le capitaine de l’équipe de rugby, et si je voulais utiliser le rugby, je devais travailler avec lui. »(1)
Mandela n’a pas ménagé ses efforts pour atteindre son objectif. Il est parvenu à convaincre Louis Luyt, le président de la fédération sud-africaine de rugby, de faire de la coupe du monde un moment d’union nationale.
Luyt a nommé deux hommes très sensibles à l’objectif fixé par Nelson Mandela : Edward Griffiths le responsable de la fédération et Morné du Plessis l’ancien joueur et manager de la sélection. Griffiths a choisi le slogan « une équipe, un pays » et du Plessis a convaincu les joueurs blancs de l’équipe de chanter Nkosi Sikelele, l’hymne des noirs.
Mandela s’est adressé aux Springboks à plusieurs reprises et notamment la veille de leur premier match contre l’Australie. Il les a rassurés en leur affirmant qu’en « tant qu’afrikaners ils n’avaient rien à craindre de l’ANC. » Puis il les a motivés pour le match : « Vous jouez contre les champions du monde, l’Australie. L’équipe qui gagnera ce match ira jusqu’au bout. » Et il a conclu : « Vous avez la possibilité de servir l’Afrique du Sud et d’unir notre peuple. » Les joueurs l’ont applaudi. Du Plessis constatait : « Mandela avait gagné leur cœur. »(1) Juste avant le match contre l’Australie, les Springboks ont chanté les deux hymnes, Die Stem et Nkosi Sikelele. Et ils se sont imposés.
À Ezakheni, Mandela a d’abord été hué quand il a demandé à la foule de soutenir les Springboks pour leur demi-finale contre la France. Mais il a insisté : « Écoutez, il y a des leaders ici parmi vous. Soyez plus clairvoyants, mettez vos émotions de côté. Construire une nation signifie que nous avons, à l’instar des blancs, un prix à payer. » Les protestations se sont tues et, finalement, la foule s’est rangée à son avis. « En définitive, j’ai gagné la foule »(1) concluait-il.
Un garde du corps avait suggéré à Mandela de porter le maillot des Springboks. Mandela trouva l’idée très pertinente. Lors de la finale, il arborait le maillot du capitaine Pienaar et une casquette aux couleurs de l’équipe. Le public, très majoritairement blanc, fut conquis.
Quand Mandela alla saluer les joueurs sur la pelouse, il fut acclamé. Lors de la finale, Mandela ne s’était pas contenté de s’afficher avec les couleurs des Springboks. Il avait aussi encouragé les joueurs dans les vestiaires. D’après Louis Luyt « il les a armés avec ces mots en affirmant que le pays tout entier était derrière eux. C’était un petit discours, mais, mon Dieu !, il allait permettre à ces gars de jouer superbement ! […] Nous n’aurions pu la gagner sans Mandela ! Lorsque je suis descendu avec lui pour voir les joueurs dans leur vestiaire avant le match, je l’ai constaté, il les a totalement soulevés ! Ils l’ont autant gagnée pour lui que pour toute autre chose. »(1)
La finale n’était pas très belle et aucun essai ne fut marqué. Mais les Sud-Africains se sont imposés, pendant les prolongations, grâce à un drop.
Quand Nelson Mandela regagna le terrain pour remettre la coupe à François Pienaar, la foule hurlait « Nelson ! Nelson ! » Après la remise de la coupe, Mandela déclara « François, merci beaucoup pour ce que vous avez fait pour notre pays. » Et Pienaar répondit : « Non, Monsieur le Président. Merci pour ce que vous avez fait pour notre pays. » Pour Desmond Tutu « cette réponse provenait du ciel. » En tout cas, pour la communication, on pouvait difficilement faire mieux. Et puis « tout le monde pleurait » comme le constatait Slabbert, un Afrikaner. Enfin, tout le monde pleurait, sauf Mandela qui ne pleurait jamais...
L’objectif sportif était atteint. L’objectif politique d’union nationale l’était également.
Le matin de la finale, on pouvait lire dans le journal sud-africain l’Argus : « La coupe du monde de rugby a mené à une spectaculaire recrudescence de la réconciliation nationale parmi toutes les races d’Afrique du Sud, rapportaient des chercheurs et des scientifiques sociaux cette semaine. »(1)
Pendant la finale les rues étaient désertes, les blancs et les noirs regardaient le match et soutenaient leur équipe. Desmond Tutu soulignait : « Nelson Mandela a le don de faire la bonne chose et de la réussir avec aplomb […] Je crois que cela a été un moment très important dans la vie de notre pays. »(1)
Même Kobie Coetsee, l’ancien ministre de la Justice sous la présidence de P. W. Botha, était stupéfié : « Cela soutenait le miracle »(1) disait-il.
Le journal sud-africain Die Burger allait dans le même sens : « il n’y avait plus aucun doute que l’équipe des Springboks avait uni le pays plus que toute autre chose depuis la naissance de la nouvelle Afrique du Sud. »(1)
La victoire sud-africaine de 1995 n’a pas réglé tous les problèmes du pays, loin de là. Mais elle a largement favorisé un sentiment d’union nationale juste après l’instauration de la démocratie multiculturelle.
Cette superbe victoire des Springboks et de l’Afrique du Sud est aussi — et peut-être même avant tout — une victoire de Mandela.
Mandela voulait renforcer la jeune démocratie sud-africaine en affirmant l’objectif final dont il ne s’est jamais écarté : une personne, une voix. Il a voulu accueillir la coupe du monde de rugby en Afrique du Sud. Il a soutenu les Springboks malgré l’opposition des dirigeants de l’ANC. Face aux blancs, il a été crédible et entendu. Et cette crédibilité, il l’a construite en refusant toute haine vis-à-vis des Afrikaners. Il leur a même tendu la main pour pacifier le pays. Il s’est adressé à plusieurs reprises aux joueurs pour les galvaniser. Il a porté le maillot de l’équipe nationale lors de la finale, dans un stade de supporters blancs.
Au début, les noirs comme les blancs s’opposaient à Mandela dans la conduite de son projet pour la coupe du monde. Mais il a construit son plan patiemment, il a surmonté tous les obstacles — et ils étaient nombreux -, il a su convaincre et s’imposer pour finalement réussir au point que tout le pays l’a suivi.
Cet exploit avait fait dire à John Reinders : « La finale de la coupe du monde de rugby, c’était lui à son meilleur, c’était tout lui. »(1)
Résumons. Mandela avait une intelligence visuelle et spatiale a minima élevée. Il analysait méticuleusement les situations et les rapports de force, avec recul et finesse. Il disposait d’une force morale exceptionnelle. Il passait très rapidement à l’action lorsqu’une opportunité se présentait. Il manipulait les passions avec brio. Enfin, il a toujours poursuivi le même but, l’instauration d’une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, tout en étant capable de changer de stratégie ou de tactique en fonction de la situation.
En bref, Mandela était un stratège d’exception.
Il faut bien reconnaître qu’un événement considérable a favorisé ses desseins. Avec la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc de l’Est, le communisme n’était ni une alternative crédible ni une menace pour l’Occident. L’apartheid n’était plus un régime politique viable. Mais un stratège qui n’est pas aidé par le destin est-il vraiment un grand stratège ?
Nelson Mandela jouit d’une image extraordinairement positive. Elle n’est pas usurpée. Humainement, Mandela a été grand. Il a totalement imposé sa volonté de justice, avec bienveillance. Combien, à sa place, auraient voulu se venger après avoir subi autant d’injustices ?
Mais, dans ce concert d’éloges à la gloire de Mandela, on oublie très souvent son talent. Or, s’il n’avait pas reconnu et utilisé son talent de stratège avec bienveillance, rien de ce qui s’est passé n’aurait été possible.
Mandela comptait beaucoup plus sur son talent que sur la chance.
Si nous ne sommes pas type 8 comme Mandela, nous ne pouvons pas devenir le chef puissant qu’il a été. Si nous n’avons pas son talent de stratège, nous ne pouvons pas conquérir le pouvoir comme il l’a fait.
Toutes les femmes et tous les hommes n’ont pas vocation à mener la vie de Mandela. En revanche, nous pouvons tous reconnaître et utiliser notre talent avec bienveillance.
Lorsqu’on lui demandait de définir un héros, Mandela répondait : « Un héros est un homme qui croit en quelque chose, qui est courageux, qui peut même risquer sa vie pour le bien de la communauté. »(8) Finalement, Mandela se définissait bien en héros ! Cette définition omet pourtant une dimension essentielle, la durée. Il est certainement plus facile d’avoir un comportement héroïque pendant cinq minutes que pendant plusieurs décennies. Et Mandela n’a pas été un héros intermittent : il a eu une vie héroïque. Il a été un stratège héroïque.
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En bref, Mandela était un stratège d’exception. Il faut bien reconnaître qu’un événement considérable a favorisé ses desseins. Avec la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc de l’Est, le communisme n’était ni une alternative crédible ni une menace pour l’Occident. L’apartheid n’était plus un régime politique viable. Mais un stratège qui n’est pas aidé par le destin est-il vraiment un grand stratège ? Nelson Mandela jouit d’une image extraordinairement positive. Elle n’est pas usurpée. Humainement, Mandela a été grand. Il a totalement imposé sa volonté de justice, avec bienveillance. Combien, à sa place, auraient voulu se venger après avoir subi autant d’injustices ? Mais, dans ce concert d’éloges à la gloire de Mandela, on oublie très souvent son talent. Or, s’il n’avait pas reconnu et utilisé son talent de stratège avec bienveillance, rien de ce qui s’est passé n’aurait été possible. Mandela comptait beaucoup plus sur son talent que sur la chance. Si nous ne sommes pas type 8 comme Mandela, nous ne pouvons pas devenir le chef puissant qu’il a été. Si nous n’avons pas son talent de stratège, nous ne pouvons pas conquérir le pouvoir comme il l’a fait. Toutes les femmes et tous les hommes n’ont pas vocation à mener la vie de Mandela. En revanche, nous pouvons tous reconnaître et utiliser notre talent avec bienveillance. Lorsqu’on lui demandait de définir un héros, Mandela répondait : « Un héros est un homme qui croit en quelque chose, qui est courageux, qui peut même risquer sa vie pour le bien de la communauté. »(8) Finalement, Mandela se définissait bien en héros ! Cette définition omet pourtant une dimension essentielle, la durée. Il est certainement plus facile d’avoir un comportement héroïque pendant cinq minutes que pendant plusieurs décennies. Et Mandela n’a pas été un héros intermittent : il a eu une vie héroïque. Il a été un stratège héroïque.