samedi 10 novembre 2018

Le comportement et les motivations de JFK : JFK vu par l'ennéagramme

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Si vous ne m'avez pas déjà fait, je vous invite d'abord à lire mon article "L'histoire et la vie de JFK : JFK l’homme derrière l’image"

Le comportement de JFK

Pour connaître les motivations de JFK et son type de l’ennéagramme, il est nécessaire d’analyser son comportement.

JFK : un homme fragile

Jack avait une santé très précaire. Bébé, il a eu la scarlatine et a failli en mourir. Gamin, il a rapidement souffert de maux de dos très douloureux et d’autres affections. Enfant, son frère Bobby avait déclaré que « si un moustique piquait Jack, ce serait le moustique qui en mourrait. »(1)
En 1946, les médecins lui avaient diagnostiqué la maladie d’Addison, un grave dysfonctionnement des glandes surrénales. Un médecin avait même confié au sujet de JFK : « votre ami américain n’en a plus pour un an à vivre. »(1) Jack était si malade lors de son arrivée en bateau à New York qu’un prêtre lui donna l’extrême-onction.
Pendant la campagne pour le Sénat de 1952, Jack souffrait tellement du dos qu’il marchait avec des béquilles. En 1954, ses douleurs au dos s’étaient encore aggravées. Le remède consistait à souder les disques. Mais l’opération était très risquée en raison de la maladie d’Addison de Jack. Les médecins lui donnaient une chance sur deux de s’en sortir ! Mais Jack était décidé : « Cette fois j’en crève ou je guéris » (1). L’opération s’est mal passée. Jack a contracté une infection puis il est tombé dans le coma. Il reçut à nouveau l’extrême-onction. Progressivement, son état de santé s’améliora, mais sa santé demeura précaire.
Aussi, sa vie sexuelle hyperactive ne lui a pas épargné plusieurs maladies vénériennes…
Son frère Bobby estimait que Jack avait souffert de problèmes de santé « au moins pendant la moitié du temps qu’il passa sur cette terre. »(5)

JFK : un optimiste à toute épreuve

Et pourtant, Jack était optimiste et joyeux. Il ne se plaignait presque jamais de son état de santé même quand il souffrait terriblement. Il préférait en plaisanter. En 1946, quand on lui diagnostiqua la maladie d’Addison, Jack était persuadé, tout comme ses médecins, que ses jours étaient comptés. Mais il n’était pas larmoyant pour autant. Selon Chuck Spalding « dans quelque situation qu’il se trouvât, il tentait de flamber haut et clair ; il essayait de tirer le maximum de la vie. »(1) En 1954, après sa très lourde opération du dos, Jack souffrait beaucoup et ses chances de rétablissement étaient faibles. Mais il restait optimiste : d’après Lem « au lieu de penser qu’il était perdu, il trouvait qu’il avait de la chance. »(1)
Face à la souffrance, il avait tendance à faire diversion.
Quand ses proches l’interrogeaient sur la mort tragique de Joe Junior, son frère aîné, Jack éludait en répondant : « C’était une question de statistiques. Il faisait partie du nombre. »(1)
En 1954, avant son intervention chirurgicale au dos qui pouvait lui être fatale, Priscilla Johnson fut très surprise par son comportement : « Il était couché sur le ventre, l’oreille collée au téléphone pour se tenir informé des derniers ragots, tandis que les médecins lui appliquaient tous ces horribles traitements. Le personnel de l’hôpital n’en revenait pas. »(1)

JFK : un homme agréable

JFK était agréable et mettait une bonne ambiance.
Lem se souvient du début de son amitié avec Jack : « Je me suis plus amusé en sa compagnie que je ne l’avais jamais fait dans ma vie. »(4)
L’équipage du PT 109 le considérait comme un chef agréable et qui ne se prenait pas au sérieux.
Ted Sorensen se rappelle qu’il était « infiniment réconforté par [la] bonne humeur » du président JFK (5).
JFK avait été très affecté par la mort de son bébé, Patrick Bouvier, survenue en août 1963. Et pourtant, il continuait à distraire et à amuser ses proches.
C’était un charmeur sympathique et sociable.
Lorsqu’il fréquentait l’établissement secondaire de Choate, il était très sociable. Il retrouvait très souvent ses copains dans sa chambre pour discuter ou faire la fête. Toujours souriant, il charmait les élèves et les enseignants.
Plus tard, il est parvenu à se faire admettre au Hasty Pudding Club, l’un des meilleurs clubs de Harvard qui a accueilli plusieurs présidents des États-Unis. Joe Junior n’avait pas eu autant de succès à Harvard.
En 1946, lors de sa première campagne électorale, Jack avait surpris les observateurs par sa capacité à charmer les femmes : les plus jeunes rêvaient de l’épouser et les moins jeunes d’être sa mère. Il était souriant, sympathique et accessible. S’il avait « le sourire le plus charmeur » pour les femmes, il avait « l’esprit le plus enjoué » pour les hommes (4).
Lem parle de Jack et de sa femme Jackie : « Tous deux avaient le chic pour vous faire sentir qu’il n’y avait pas un endroit sur la terre où vous auriez préféré être, au lieu de rester là, à parler intimement avec eux. »(1)

JFK : un homme curieux

Jack allait spontanément à la rencontre des autres. Il était curieux et ouvert.
Chuck Spalding se souvient : « Le vieillard [Joe Senior] n’était pas capable de respecter la neutralité des autres vis-à-vis de lui ; à ses yeux, les êtres se rangeaient en deux catégories : laquais ou ennemis. Mais Jack s’intéressait à tous... à une seule condition : qu’ils fussent intéressants. »(1)
Jim Reed se souvient de la campagne de 1946 pour les élections à la Chambre des représentants : « Jack se passionnait très vite pour les êtres et les idées. »(1)
Ted Sorensen notait que « Kennedy était curieux de tout, il savait tout ce qui se passait. »(5)

JFK : un homme épris de nouveauté

Il n’aimait pas la routine et détestait se sentir enfermé.
Au début, ses fonctions de député l’intéressaient. Mais il s’en est rapidement lassé. Le député Eugene McCarty se souvient l’avoir entendu dire : « Si vous ne voulez pas travailler pour gagner votre vie, c’est un métier qui en vaut un autre. » Jack constatait qu’à la Chambre des représentants « nous ne sommes que des vers de terre ; personne ne s’intéresse à nous dans le pays. »(1)
Une fois élu président des États-Unis, les hommes du Service secret étaient à ses côtés 24 heures sur 24, pour le protéger. JFK supportait très mal leur présence envahissante. Il leur avait demandé de quitter leurs lunettes noires et leurs costumes sombres. Finalement, les hommes en noir acceptèrent de porter une chemise de sport. Mais, un jour, Jack fut tellement excédé qu’il courut vers la mer et nagea au large pour leur échapper…
Il avait tendance à ne faire que ce qui lui plaisait.
Jack était un élève moyen. Ses enseignants de l’école de Choate avaient noté sa propension à « ne faire que ce qui lui plaît. »(4) À Harvard, il ne s’investissait que dans les disciplines qui l’intéressaient, la politique et les relations internationales. Il avait tendance à négliger les autres matières.
En 1941, son père lui avait trouvé un stage à la Columbia Trust de Boston. Mais comme le monde de la finance ne l’intéressait pas, il préférait voguer sur son voilier.

JFK : hédoniste ou boulimique ?

Jack multipliait les relations sexuelles. Il collectionnait les aventures d’un soir, souvent au mépris du danger.
Lorsqu’il était scolarisé à Choate, Jack avait entre 14 et 18 ans. Déjà, les filles occupaient une grande place dans sa vie. Lem raconte qu’il « pensait beaucoup aux filles et avait un succès incroyable auprès d’elles. »(4) À Harvard, il montrait un grand intérêt pour la fête et les jeunes femmes. Il collectionnait les aventures.
Après avoir passé sa convalescence à la campagne, Jack se changeait les idées à Los Angeles. Il rencontra une figurante à Hollywood et écrivit à Lem une lettre intitulée : « Les délices de la figurante au goût de loukoum, ou comment j’ai planté ma queue à Hollywood. »
Quand il retrouvait Chuck Spalding à Hollywood, c’était, selon ses propres termes, pour mener une « partie de chasse. »(1)
Puis il a eu une relation avec la journaliste Inga Arvad. À l’époque, un de ses collègues de la Marine le décrivait comme « un vrai Don Juan, qu’on voit très bien avec sa liste. »(4)
Lorsqu’il était député, il collectionnait les aventures avec les secrétaires et les hôtesses de l’air. George Smathers qui était lui aussi un coureur de jupons notoire se souvient : « Jack prenait plaisir à retrouver deux jeunes secrétaires ; il aimait bien être en groupe. »(1)
JFK a eu notamment comme maîtresses Judith Campbell qui était aussi la maîtresse de Sam Giancana, le patron de la mafia de Chicago, Mary Pinchot Meyer, une artiste reconnue avec laquelle il fumait des joints et prenait du LSD, Marlene Dietrich, Angie Dickinson, Marilyn Monroe, Jayne Mansfield...
Mary Pinchot Meyer figurait sur les registres de la Maison-Blanche. Marilyn Monroe avait aussi ses entrées à la Maison-Blanche : elle s’identifiait sous le nom de Miss Green et ses appels étaient traités comme prioritaires. Judith Campbell a mis JFK dans une situation embarrassante. En couchant avec elle, Jack était à la fois sous l’emprise de la pègre et du FBI puisque Hoover était au courant de leur relation.
Mais il n’y avait pas que des femmes célèbres pour agrémenter la vie sexuelle de JFK. Frank Sinatra avait pour mission de lui fournir des starlettes. Jack aimait aussi les prostituées. Et il y avait les deux secrétaires blondes que Jackie appelait « les chiennes de la Maison-Blanche. »(1)
Le président JFK n’avait pas renoncé à sa vie sexuelle trépidante. La piscine de la Maison-Blanche était devenue un haut lieu de divertissement sexuel. JFK y accueillait de nombreuses jeunes femmes, secrétaires, starlettes […] désireuses de partager un moment érotique avec le président. La Maison-Blanche organisait aussi des parties free love, avec échange de partenaires. En voyage, JFK était systématiquement accompagné de jeunes femmes (2).
Jack ne faisait pas beaucoup d’effort pour cacher ses multiples aventures extra-conjugales.
Jackie avait découvert une culotte de femme dans son lit. Elle l’avait donnée à Jack : « Tu trouveras bien à qui elle appartient, ce n’est pas ma taille. »(1)
Mais le sens de l’humour de Jackie avait ses limites. Exaspérée et humiliée par les passades de son mari, elle voulait divorcer. Joe Senior l’en a dissuadée. Il lui aurait offert un million de dollars pour préserver les apparences du mariage (3).
L’appétit de jack s’exprimait aussi dans la lecture.
Gamin, sa santé fragile l’obligeait à passer de longs moments au lit. Il lisait beaucoup, notamment, Le voyage du pèlerin ou La table ronde. Rapidement, il s’est attaqué à La crise mondiale de Winston Churchill et à La Rome antique de Thomas Macaulay. À Harvard, il était un lecteur assidu.
Priscilla Johnson précise : « Jack était un lecteur vorace, mais il n’était pas féru d’idées abstraites. »(1) JFK avait aussi suivi une formation à la lecture rapide pour lire jusqu’à 1 200 mots par minute.
Ted Sorensen témoigne que JFK lisait énormément pour son travail et pour son plaisir : des ouvrages d’histoire, des biographies, mais aussi les aventures de son héros favori, James Bond. JFK était fasciné par James Bond, espion héroïque et coureur de jupons invétéré...

JFK : désordre et retards

Lorsqu’il était enfant puis adolescent, sa mère lui reprochait très souvent ses retards et son manque d’ordre. Le directeur de l’établissement secondaire de Choate était du même avis : « Jack est désinvolte et désordonné. Il est toujours en retard et n’étudie qu’à la dernière minute. »(4)
Pendant les campagnes électorales, Jim Reed surveillait ses retards : « Quand il se rendait sur un lieu de travail et se mettait à discuter avec les ouvriers, il se trouvait très vite si absorbé qu’il fallait lui rappeler de partir. »(1)
Quand il était jeune député, son appartement était « un capharnaüm. »(1)
Même Ted Sorensen, son hagiographe, reconnaissait que JFK « était toujours pressé et fréquemment en retard. » Et à la Maison-Blanche « malgré ses efforts et malgré son désir tout nouveau d’être ponctuel […] le président avait souvent une heure de retard sur le programme établi. »(5)

JFK : quel engagement ?

À Harvard, Jack a eu quelques relations sérieuses avec des jeunes femmes. Ses parents pensaient qu’il pourrait se marier avec l’une d’elles. Charlotte McDonnell, qui fut considérée comme une fiancée possible raconte : « il ne parlait jamais directement de mariage » ; ou encore : « il lui arrivait de m’appeler pour me demander d’aller au théâtre et de dîner ensemble avant le spectacle ; puis à la dernière minute, il n’y avait pas de dîner. »(1) Visiblement, Jack ne faisait pas beaucoup d’efforts pour construire une relation durable avec Miss McDonnell.
Jack est aussi tombé amoureux de Frances Ann Cannon, une belle et intelligente jeune femme de surcroît issue d’une famille fortunée. La question du mariage fut, semble-t-il, soulevée. Mais les parents de Frances ne voulaient pas d’un gendre catholique. Après la rupture, Rose avait remarqué : « Jack semble un peu déprimé d’avoir laissé filer sa petite amie. Il dit que c’est la seule avec qui il ait eu du plaisir à sortir, et pourtant il reconnaît qu’il ne voulait pas se marier. »(4) En fait, Jack ne s’est jamais déclaré et s’est rapidement remis de la rupture.
Son pragmatisme le conduisait à être très attentif aux engagements qu’il prenait. Ainsi, au sénateur Joseph Clark qui le pressait à faire plus en matière de contraception, Jack répondit : « Je serai aussi audacieux que j’oserai l’être. »(1)
Fin 1959, Marilyn Monroe, qui était alors l’une de ses maîtresses avait parlé mariage. Jack lui répondit : « Je vais être candidat à la présidence. Je ne peux pas divorcer. »(2)
Après qu’il fut élu président, JFK fit souvent part de son intention de « laisser toutes les options ouvertes. »(1)

JFK : la question du choix

JFK détestait qu’on lui force la main.
James Rousmaniere, son camarade de chambre, se rappelle : « Je crois que Jack était très heureux que son frère ait assumé l’obligation de satisfaire les ambitions paternelles... Il estimait que Joe, en sa qualité d’aîné, étant donné la situation, devait faire face à bien des responsabilités que, pour sa part, il préférait éluder. Il en retirait une certaine liberté qu’il savait apprécier. »(1)
Adolescent, il se démarquait habilement des opinions politiques de son père. Joe Senior défendait l’isolationnisme des États-Unis et soutenait la politique de Franco. Lors de son voyage en Europe avec Lem, Jack écrivait : « Bien que je croie de beaucoup préférable, pour l’Espagne, une victoire de Franco, car celle-ci renforcerait le pays et son unité, il n’en demeure pas moins qu’à l’origine le gouvernement (républicain) avait raison d’un point de vue moral, car son programme ressemblait à celui du New Deal. »(1)
Dans son mémoire de fin d’études à Harvard, Jack s’écartait prudemment des opinions de son père en présentant Churchill comme un prophète et un héros.
En 1946, il avait conscience de faire campagne au nom de son frère décédé. À ce sujet, il avait confié à John Droney : « Parfois nous sommes tous obligés de faire des choses que nous n’avons pas envie de faire. » Il avait aussi déclaré à Lem : « Je crois que papa a décidé de jouer au ventriloque, aussi ne me reste-t-il plus, je pense, que le rôle de marionnette. »(1)

JFK : une marionnette… Vraiment ?

Au début de sa carrière politique, son père lui avait indiqué quelle position il devait adopter sur un texte. Jack lui avait répondu : « Écoute, papa, tu as tes idées en politique, et j’ai les miennes. Je voterai exactement comme je crois devoir le faire sur cette question. »(1) Il se démarquait de son père sur certaines opinions politiques. Ainsi Jack soutenait le plan Marshall alors que Joe Senior y était farouchement opposé.
Lorsqu’il était sénateur, JFK avait embauché Theodore Sorensen comme assistant sans en référer à son père. Sorensen écrivait ses discours. Il prônait une politique interventionniste des États-Unis alors que Joe Senior défendait des thèses isolationnistes. Chuck Spalding confirme que les deux hommes « étaient en complet désaccord. »(1)
Au début de la campagne pour les présidentielles, JFK était en retard sur Nixon dans les intentions de vote. Joe Senior voulait réorienter sa campagne en insistant plus sur l’inflation. Jack mit les choses au point : « Écoute, tu t’occupes du financement et moi je m’occupe des problèmes politiques. »(1)

JFK : compromis et indécision

JFK éprouvait de grandes difficultés à trancher.
Le projet de mariage entre sa sœur Kick et Bill, le duc de Devonshire, divisait la famille. Les Kennedy étaient catholiques et Rose ne supportait pas que sa fille épouse un protestant. Jack prenait la situation à la légère et ne voulait surtout pas prendre parti, alors même qu’il était très proche de Kick. À l’époque, il écrivait à Lem : « En ce qui concerne la promotion de Kick au rang de duchesse, ce serait plutôt bien, car je crois que j’en retirerais un titre ou un autre. »(1) Mais lors du mariage, le 6 mai 1944, seul Joe Junior était présent du côté des Kennedy…
En 1952, pendant la campagne pour les sénatoriales, Mark Dalton, un membre de l’équipe de JFK, fut humilié en public par Joe Senior. Mark demanda alors à Jack s’il avait toujours sa confiance. La seule réaction de Jack fut de hausser les épaules et Mark quitta l’équipe.
Après la victoire de Jack aux élections sénatoriales, Joe Senior défendait des thèses isolationnistes devant les journalistes. Jack, qui ne partageait pas ces idées, était gêné et avait quitté la salle. Red Fay l’interpella : « Mon Dieu, Jack, que se passe-t-il ? Pourquoi faire une chose pareille ? » Jack lui répondit : « Écoute, j’avais le choix entre trois solutions : rester là sans rien dire ce qui pouvait passer pour un signe d’acquiescement ; contredire mon père devant les journalistes ; ou m’en aller. »(1)
Des proches de JFK s’inquiétaient de l’influence néfaste que son père pouvait exercer sur sa campagne présidentielle. JFK leur répondit : « Je ne peux pas donner des ordres à mon père. C’est un vieillard, et il n’a jamais été aussi heureux de sa vie en pensant m’aider. Croyez-vous que je puisse y faire quelque chose ou que je le veuille ? »(1)
Ted Sorensen, qui pourtant ne tarissait pas d’éloges sur JFK, constatait qu’il « avait une grave faiblesse en tant qu’administrateur : il ne pouvait se résoudre à mettre quelqu’un à la porte. »(5) Sorensen précisait que JFK avait été incapable de renvoyer une secrétaire manifestement incompétente.
Au début de son mandat de président, JFK a maintenu J. Edgar Hoover à la tête du FBI et Allen Dulles à la CIA alors qu’il souhaitait les remplacer par des hommes plus proches de lui.
Quand la CIA lui présenta un plan pour renverser Castro, JFK fut très intéressé. Mais il ne donna son accord qu’après avoir longuement hésité. Lorsque l’opération se présenta mal pour les exilés cubains soutenus par les États-Unis, il annula le deuxième raid aérien qui aurait pourtant facilité l’arrivée des assaillants. Enfin, il refusa l’intervention de l’armée américaine pour sauver l’opération de la Baie des Cochons. Par la suite, JFK n’abandonna pas les projets d’assassinat de Castro, mais en parallèle, il tentait de nouer des relations diplomatiques avec le leader cubain. Au début, JFK a suscité beaucoup d’espoir dans les rangs anticastristes. Mais, du fait de son indécision, les opposants anticastristes se sont sentis abandonnés et même trahis.
Comme JFK n’avait pas envoyé l’armée américaine à Cuba, Khrouchtchev en conclut qu’il était faible et indécis. De son côté, Khrouchtchev n’avait pas hésité à utiliser les chars de l’armée soviétique en Hongrie lors de l’insurrection de 1956. Peu après, lors de la conférence de Vienne, JFK n’était pas très à l’aise face à Khrouchtchev. Il avait même reconnu que c’était « comme avec papa ; toujours donner et ne rien prendre. »(1)
L’exécutif avait très bien géré la crise des missiles cubains. Joseph Kraft affirmait qu’elle avait permis à JFK « d’affirmer enfin sa virilité devant les Russes. »(1) Mais Jack était très tendu et c’est Bobby qui a joué le premier rôle dans ce succès. Jack a d’ailleurs reconnu le rôle éminent qu’a joué son jeune frère : « Dieu merci, il y avait Bobby », confia-t-il (1).
Sa politique étrangère vis-à-vis de l’URSS et des pays d’Europe de l’Est était surprenante. Le 10 juin 1963, juste avant la signature d’un traité d’interdiction des essais nucléaires avec l’URSS, JFK prononçait un discours qui légitimait la domination de l’URSS sur l’Europe de l’Est. Mais deux semaines après, dans son célèbre discours à Berlin « Ich bin ein Berliner », il s’affichait en totale opposition avec sa précédente intervention.
La politique vietnamienne de JFK fut également marquée par l’indécision. Au début, il défendait la politique Lansdale qui avait pour objectif de « gagner les esprits et les cœurs. »(1) JFK accepta ensuite l’intervention militaire des États-Unis et soutint la politique répressive du président Diem. Puis il devint très hésitant au sujet de Diem : il l’assura de son soutien, puis souhaita un coup d’État et enfin il ne l’informa pas du coup d’État qui se préparait contre lui. Et lorsque Diem fut assassiné, JFK était, selon Lem Billings, bouleversé et désespéré.

Les motivations de JFK

Que savons-nous du comportement de JFK ?

JFK était presque toujours optimiste et joyeux malgré ses nombreux, graves et douloureux problèmes de santé. Face à la souffrance, il faisait diversion.
Il était charmeur, sympathique, sociable et savait mettre une bonne ambiance.
Il montrait de la curiosité et une indéniable ouverture d’esprit.
Il ne supportait pas l’enfermement et avait tendance à ne faire que ce qui lui procurait du plaisir. Il accumulait les relations sexuelles avec des partenaires différentes. Il aimait beaucoup lire aussi...
Débordé par ses multiples activités, il était presque toujours en retard. L’engagement n’était pas son point fort. Il aimait avoir le choix et supportait mal qu’on lui impose une décision. Enfin, il éprouvait de sérieuses difficultés à trancher.
Par conséquent, JFK était type 7 de l'ennéagramme. Sa motivation positive permanente était de rechercher le plaisir en multipliant les stimulants. Son principal stimulant était la sexualité.
Il détestait et fuyait l’ennui, l’enfermement, les contraintes et la souffrance. C’était sa motivation négative permanente.

JFK : un type 3 de l'ennéagramme ?

La culture Kennedy instaurée par Joe Senior – compétition à outrance, primauté des apparences et volonté effrénée de réussite sociale - valorisait un comportement de type 3.
Joe Senior répétait souvent à ses enfants : « Je veux des gagnants ; il n’y a pas de place pour les perdants, ici. »(1)
Il encourageait tout particulièrement la rivalité entre ses deux aînés, Joe Junior et Jack. Et la compétition fut intense. Joe Junior se sentait investi d’une mission de chef des enfants. Il était courageux, fort et bagarreur. Il avait expliqué à un ami : « Je suis le plus vieux de la famille et je dois donner l’exemple à un tas de frères et sœurs. » C’est d’ailleurs lui qui a utilisé le premier l’expression « le clan Kennedy. »(1)

JFK était-il type 3 ?

Jack a souffert de problèmes de santé récurrents et d’une constitution physique plus faible que celle de son aîné. Cependant il n’hésitait pas à provoquer son frère et se montrait plus subtil pour remporter quelques victoires. Mais Joe Junior prenait souvent le dessus : contrairement à Jack il était un sportif accompli et un élève brillant.
La tendance s’était radicalement inversée lors du naufrage de la vedette PT 109. Jack s’était montré courageux et son père avait assuré la médiatisation de l’événement. La famille Kennedy avait même organisé une fête pour son héros.
Joe Junior le vécut très mal : il quitta la pièce en larmes et déclara qu’il montrerait qui était le vrai héros de la famille. Peu après, il se porta volontaire pour une mission secrète et très risquée dont l’objectif était de détruire des rampes de lancement des fusées V1. Mais l’avion qu’il pilotait explosa en vol et Joe Junior fut tué sur le coup.
Joe Senior était très sensible aux apparences. Lorsqu’il avait demandé à Jack de se présenter aux élections de la Chambre des représentants en 1946, sa fille Eunice l’interrogea : « Papa, tu crois vraiment que Jack pourrait être député. » Joe lui répondit : « Rappelle-toi ça : ce qui compte, ce n’est pas ce que tu es, mais ce que les gens croient que tu es. »(1) Il n’avait pas hésité, selon ses propres termes, à « vendre John comme des savonnettes. »(4)
La culture familiale de la compétition, du succès rapide et de l’importance des apparences instaurée par Joe Senior privilégiait assurément les motivations et le comportement de type 3.
Le type 3 recherche le succès et veut obtenir des résultats rapides, visibles et valorisants. Il a tendance à privilégier les apparences et à fanfaronner. En revanche, il occulte ses échecs.

Qu’en était-il pour Jack ?

Jack ne consacrait pas une énergie débordante pour préserver les apparences. Quand il était jeune député, il s’habillait « n’importe comment. »(1)
Betty Young, une amie d’adolescence, se souvient : « Il parlait de lui tout le temps. Joe [Junior, son frère] jouait mieux que lui au football, dansait mieux, obtenait de meilleures notes. L’ombre de Joe pesait sur lui en permanence. » Lors de son arrivée à l’université d’Harvard, Jack avait prévenu le maître d’études de Winthrop House : « J’aimerais signaler que je ne suis pas aussi brillant que mon frère. »(1)
Après la mort de Joe Junior, il confiait à Lem : « Je suis comme le boxeur qui s’entraîne contre une ombre, en sachant que l’ombre sera toujours victorieuse. »(1)
Ted Sorensen écrit que JFK « ne se vantait jamais de ce qu’il avait fait pendant la guerre. » D’ailleurs, à un jeune qui lui demandait comment il était devenu un héros, JFK rétorqua : « Facile... Ils ont coulé mon bateau. »(5)
Jack n’était pas insensible au succès, mais il n’était pas vantard. Dans la rivalité qui l’opposait à Joe Junior, ce n’est pas Jack qui recherchait le plus avidement le succès et les honneurs, mais son frère aîné.
Jack était conscient qu’il devait d’abord sa carrière politique à la volonté de son père et au décès prématuré de Joe Junior. « Je n’aurais jamais été candidat à un emploi public si Joe avait vécu » constatait-il (5).
En bref, le premier objectif de JFK n’était pas de réussir le plus rapidement possible. Il n’était pas type 3.

JFK : la formation de ses motivations

Tentons maintenant d’expliquer comment les motivations permanentes du jeune Jack se sont formées.
« L’architecte » Joe Senior, même s’il était souvent absent, a marqué la vie de ses enfants et notamment celle de Jack. Charles Spalding estimait que « Joe Senior voulait être ce qu’il y avait de plus important dans la vie de ses enfants. » Lem Billings constatait que « le père de Jack Kennedy a eu une influence très importante sur sa vie. » Jack se souvenait de son enfance et de l’omniprésence de Joe Senior : « Nous n’avions pas d’opinion en ce temps-là. [Les conversations de famille] étaient essentiellement des monologues de mon père. »(4)
Et pourtant Jack se sentait proche de son père. Comme Joe Senior, Jack était un coureur de jupons. Le père et le fils ont vraisemblablement partagé des maîtresses. Quand l’actrice Joan Fontaine lui révéla que Joe Senior lui avait proposé d’être son amant alors qu’il avait déjà 65 ans, Jack répliqua : « Je voudrais bien être comme cela à cet âge-là ! »(4)
Jack montrait même de la reconnaissance pour son père : « C’est lui qui a tout fait », déclarait-il (4). Quand JFK était président des États-Unis, l’influence de Joe Senior perçait encore. Alors qu’il devait gérer un conflit avec les patrons de la sidérurgie, JFK déclara à son équipe : « C’est une bande de salopards, c’est moi qui vous le dit, et pas seulement parce que mon père me l’a dit » ! (4)
Rose s’occupait avant tout de l’organisation de la maison et de l’éducation religieuse des enfants. Elle était plus présente que son mari au foyer familial, même si elle s’absentait régulièrement pour des voyages à l’étranger.
Les relations entre Rose et le jeune Jack étaient tendues. Rose lui reprochait souvent sa tendance au désordre et ses retards. Joseph Gargan, un proche de la famille raconte : « Ils étaient souvent en bisbille pour des questions de discipline domestique parce qu’il ne s’y pliait pas trop bien. »(4)
Alors que Rose s’apprêtait à partir en voyage, Jack, qui n’avait alors que 4 ou 5 ans, lui reprocha : « Eh bien, tu es une drôle de mère pour partir comme ça en abandonnant tes enfants ! »(4)
Certains camarades de classe de Jack se souviennent qu’il était très critique envers sa mère alors qu’il affichait une grande admiration pour son père. Il avait même confié à Mary Gimbel : « Ma mère c’est zéro. »(1) Par la suite, JFK n’a jamais montré de tendresse pour sa mère.
Bref, Jack avait associé son père au plaisir et sa mère à la contrainte et à la souffrance.
Il peut sembler curieux que Jack ait assimilé Joe Senior au plaisir alors qu’il était autoritaire. Mais le comportement de Rose y est vraisemblablement pour beaucoup.
Sa sœur Kathleen Kennedy et William Cavendish s’étaient mariés en 1944. Rose Kennedy était farouchement opposée à ce mariage, car les Cavendish étaient protestants. William fut tué au combat. Kathleen était bouleversée par la mort de son mari, mais aussi, et peut-être encore plus, par les conséquences religieuses de son mariage. Elle s’était confiée à un ami au sujet de la religion de leurs enfants : « Je pense que Dieu a réglé l’affaire à sa façon, n’est-ce pas ? » Elisabeth, la sœur de William Cavendish, raconte : « De toute ma vie, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi malheureux. Il me fallait dormir dans sa chambre nuit après nuit. Sa mère avait cherché à la convaincre que ce mariage avait été un pêché, de sorte que non contente de pleurer un époux, elle s’inquiétait pour le salut de son âme. »(1) Et pourtant, Kathleen était par ailleurs une jeune femme dynamique, pleine de vie et dotée d’une personnalité affirmée.
Kathleen avait surmonté cette épreuve et rencontré Peter Fitzpatrick. Elle voulait l’épouser. Cette fois encore, Rose rejetait ce projet de mariage de toutes ses forces. Elle avait menacé Kathleen de la renier, de ne plus jamais la revoir et elle avait demandé à Joe Senior de ne plus lui verser d’argent. Kathleen et Peter sont morts dans un accident d’avion en 1948. Lem avait conclu que Rose « voyait dans cet accident d’avion le doigt de Dieu. »(1)
À lumière de ces événements, on comprend mieux pourquoi Jack, qui était par ailleurs très proche de Kathleen, a pu associer sa mère à la souffrance.

JFK : doux rêveur ou pragmatique ?

Plus un individu de type 7 dispose de possibilités et d’options réjouissantes, plus il se sent libre. Le type 7 peut être débordant d’imagination et cela peut le conduire à élaborer des plans totalement irréalistes.

Qu’en était-il pour JFK ?

Nous avons vu qu’il n’aimait pas s’engager et souhaitait avoir le choix. En revanche, on ne trouve pas trace, dans les biographies, de comportements révélant une imagination débordante qui l’aurait conduit à envisager des solutions irréalistes.
JFK s’est montré pragmatique et réaliste. D’ailleurs, à un journaliste qui le pressait de se définir, il avait répondu : « Je suis réaliste. »(1)

JFK : l’humour comme une arme de diversion

JFK détestait et fuyait la souffrance. Sorensen constate qu’il « ne parlait jamais de ces drames [familiaux]. »(5) Il avait le sens de l’humour et de l’autodérision. Il les utilisait à la fois pour faire diversion et mettre une bonne ambiance. En voici quelques exemples.
Il était très souvent malade, il souffrait et pourtant il ne perdait pas son sens de l’humour. Lem Billings raconte : « J’en parle parce que, tout au long de sa vie, il y a eu peu de jours pendant lesquels il n’a pas souffert ou n’a pas été malade d’une façon ou d’une autre […] On avait l’habitude d’en plaisanter en disant que, si j’écrivais un jour sa biographie, je l’intitulerais John Kennedy, une histoire médicale. »(4)
À l’occasion d’un de ses nombreux séjours à l’hôpital, Jack écrivait à Lem : « Ils n’ont rien trouvé d’autre qu’une leucémie et une agranulocytose. Jeté un coup d’œil sur ma fiche hier et découvert qu’ils prennent mentalement mes mesures pour le cercueil. Il faut manger, boire et faire l’amour, car demain ou l’autre semaine, nous irons à mon enterrement. »(1)
Après la destruction de sa vedette PT 109, il aimait raconter aux filles son périple à la nage. Il ne se vantait pas de son courage, mais leur expliquait avoir nagé sur le dos par peur des requins, car il voulait protéger ses testicules...

JFK : un manque cruel d’empathie

Le type 7 peut montrer très peu d’empathie et parfois développer des tendances narcissiques. Assurément, JFK manquait cruellement d’empathie.
En 1938, il écrivait à Lem : « Je peux maintenant baiser aussi souvent et gratuitement que je veux, ce qui est un pas dans la bonne direction. »(1) Le journaliste John White se souvient que Kick lui avait confié : « Écoute, il y a une chose que tu dois savoir de moi ; je suis comme Jack, incapable de ressentir une affection profonde. »(1)
De nombreuses femmes ont souligné son insensibilité affective.
Une proche de la famille Kennedy, qui avait eu une relation sentimentale avec Jack, constatait : « Il était totalement incapable de se lier affectivement à qui que ce soit. »(4)
Une ancienne conquête se souvient qu’il « dégageait plus de lumière que de chaleur » et qu’il « voulait avoir fait l’amour plus que le faire. »(1)
Inga Arvad relève que Jack « ne s’embarrasse pas d’états d’âme. »(4) Elle ajoute : « Il prend son plaisir sans penser à celui de sa partenaire. Il éjacule et c’est fini. »(2)
L’actrice Angie Dickinson résume son aventure avec JFK : « Ce furent vingt secondes très agréables. »(2)
L’une de ses nombreuses maîtresses raconte : « Il était aussi comminatoire que Mussolini : “Le dos au mur signora, si vous avez cinq minutes” - quelque chose comme ça. Ce n’était pas un homme tendre ni attendrissant. En fait, il avait été malade si longtemps, qu’il avait peur qu’on le touche, pour ainsi dire. »(1)
Jack avait rejoint son père sur la Côte d’Azur pendant l’été 1956. Il accompagna George Smathers pour une croisière en compagnie de nombreuses jeunes femmes. Pendant le voyage, Jack apprit la fausse-couche de Jackie. Mais il n’était pas pressé de rejoindre sa femme et c’est George qui a insisté pour qu’il rentre aux États-Unis. Et Jack n’a pris le chemin du retour que trois jours plus tard...
Leslie Devereux, une call-girl, disait que JFK était « mécanique et froid » et qu’il avait « des yeux durs et un sourire dominateur. »(2)
Après l’élection de JFK à la présidentielle, Marietta Tree avait déclaré : « J’aurais aimé que JFK ait un cœur. Il n’en a pas. »(3)
En 1962, JFK avait séduit Mimi Beardsley, une étudiante de 19 ans. Il l’a déflorée sur le lit de Jackie. L’acte accompli, après avoir remis son pantalon, il a déclaré à la jeune femme : « La salle de bains est par là. »(2)
JFK pouvait aussi se montrer particulièrement grossier avec les femmes. Bobby Baker était l’assistant de Lyndon Johnson. Il avait rencontré Jack et Bill Thomson, accompagnés d’une très belle femme. Thomson avait déclaré : « Bobby, regarde-moi cette jolie poulette ; elle fait les meilleures pipes des États-Unis. » La jeune femme restait impassible et souriante. Voyant que Baker était gêné, Kennedy rit puis lui confia : « T’en fais pas, Bobby, elle est allemande et ne comprend pas un mot d’anglais. Mais ce que dit Bill est rigoureusement exact. »(1)
Il n’y avait pas qu’avec les femmes que JFK était grossier. Le leader démocrate Adlai Stevenson remarquait : « Ce jeune homme ne dit jamais “s’il vous plaît” ; il ne dit pas non plus “merci” ; il ne demande rien, il exige. »(1)
JFK avait tendance à considérer les femmes comme des objets de consommation à sa disposition. D’après son ami Lem « les femmes ne lui servaient qu’à prouver sa virilité, il le savait, ce qui ne manquait pas de le déprimer parfois. »(1)
Priscilla McMillan parle des relations de JFK avec les femmes : « Ce qui comptait pour lui, c’était le plaisir de la chasse. Je crois qu’il était secrètement déçu quand une femme lui cédait, car cela le confirmait dans le mépris qu’il avait des femmes. Cela signifiait aussi qu’il lui fallait en assiéger une autre […] Je lui demandai pourquoi il se conduisait ainsi — pourquoi il se comportait comme son père, pourquoi il évitait d’entretenir de véritables relations avec les femmes, tout en courant le risque de se voir impliqué dans un scandale au moment où il tentait de faire carrière. Il réfléchit un moment avant de répondre ; finalement, il haussa les épaules et dit : “Je ne sais pas ; je crois que je ne peux pas m’en empêcher.” Il y avait une expression de tristesse sur son visage. On aurait dit un petit garçon qui a envie de pleurer. »(1)
JFK affichait l’image d’un homme joyeux, mais c’était un triste Don Juan.
Il fuyait la souffrance en multipliant les conquêtes sexuelles. Il était affectivement insensible.
En bref, le niveau d’intégration de ses motivations était faible.

JFK : qu’en est-il des ailes ?

Un individu peut développer des comportements des deux types voisins. Ce sont les ailes du type. Ainsi, un type 7 comme JFK peut intégrer des comportements des types 6 et 8.
JFK, président des États-Unis a peut-être développé une aile 8 c’est-à-dire un comportement de chef, d’homme fort. Qu’en est-il ?
Jack avait une santé très précaire et souffrait de maux de dos terribles. Et pourtant il était sportif et dynamique. Adolescent, il a joué au football américain, ce qui a encore aggravé ses problèmes de dos. Ensuite, il a choisi un sport moins violent, la natation. Il s’y est distingué par des résultats tout à fait honorables. Il donnait l’image d’un homme politique dynamique, bronzé et en pleine possession de ses moyens physiques.
Jack n’a jamais baissé les bras, il s’est toujours battu malgré une santé chancelante. Sa mère Rose expliquait : « Presque toute sa vie, il eut à batailler contre des ennuis de santé. Peut-être cela lui a-t-il donné une sorte de force qui l’a aidé à devenir le grand homme qu’il a été. »(4)
Quand il était président des États-Unis, JFK a fait face à des situations très tendues. Il a dû prendre des décisions difficiles. Mais était-il vraiment un homme fort ?
Depuis la campagne de 1952 pour les élections au Sénat, Jack et Bobby ont formé un solide duo. C’est Bobby qui endossait le rôle de « corrosif, méchant, effronté. » Quand Bobby fut la cible de critiques parce que les affiches de la campagne n’avaient pas été imprimées dans le Massachusetts, Jack s’écria : « Oh merde, tout le monde tape sur Bobby ; j’en ai sacrément marre et ça me rend malade. Bobby est le seul qui ne me lance pas des poignards dans le dos, le seul sur qui je puisse compter quand j’en ai besoin... »(1)
La première leçon que Jack tira de l’échec retentissant de la Baie des Cochons concernait Bobby : « J’aurais dû le mettre dans le coup depuis le tout début », confia-t-il à Lem Billings. Lem en avait conclu : « Jack ne l’admit jamais ouvertement, mais dès ce moment, l’action présidentielle de Kennedy devint le produit d’une sorte de collaboration entre les deux frères. »(1)
Joe Senior avait été mis sur la touche. Fred Dutton, un collaborateur de JFK à la Maison-Blanche se souvient que Joe Senior « souffrait de voir que Jack et Bobby ne lui demandaient pas des tas de conseils. »
Après que Joe Senior fut victime d’une attaque qui le handicapa lourdement, les deux frères devinrent encore plus proches. Lem avait noté qu’ils « étaient sur la même longueur d’onde au point qu’ils se coupaient mutuellement la parole pour terminer chacun la pensée de l’autre. » Lyndon Johnson, le vice-président, constatait lui aussi : « C’est Bobby qu’il écoute. »(1)
Bobby avait joué un rôle déterminant dans la gestion de la crise cubaine. C’était encore lui qui, constatant que les multiples aventures de Jack pouvaient le rendre vulnérable, avait insisté pour qu’il mette fin à sa relation avec Frank Sinatra.
Même s’il affichait une image dynamique et conquérante, JFK éprouvait de grandes difficultés à prendre une décision. L’aile 8 de Jack, c’est-à-dire le chef qui commande, décide et tranche, c’était surtout Bobby !




Grâce à l’ennéagramme, vous prendrez conscience de vos motivations permanentes. L’ennéagramme vous aidera à répondre à l’invitation « Connais-toi toi-même ! » Les motivations de JFK Que savons-nous du comportement de JFK ? JFK était presque toujours optimiste et joyeux malgré ses nombreux, graves et douloureux problèmes de santé. Face à la souffrance, il faisait diversion. Il était charmeur, sympathique, sociable et savait mettre une bonne ambiance. Il montrait de la curiosité et une indéniable ouverture d’esprit. Il ne supportait pas l’enfermement et avait tendance à ne faire que ce qui lui procurait du plaisir. Il accumulait les relations sexuelles avec des partenaires différentes. Il aimait beaucoup lire aussi... Débordé par ses multiples activités, il était presque toujours en retard. L’engagement n’était pas son point fort. Il aimait avoir le choix et supportait mal qu’on lui impose une décision. Enfin, il éprouvait de sérieuses difficultés à trancher. Par conséquent, JFK était type 7 de l'ennéagramme. Sa motivation positive permanente était de rechercher le plaisir en multipliant les stimulants. Son principal stimulant était la sexualité. Il détestait et fuyait l’ennui, l’enfermement, les contraintes et la souffrance. C’était sa motivation négative permanente.  JFK : un type 3 de l'ennéagramme ? La culture Kennedy instaurée par Joe Senior – compétition à outrance, primauté des apparences et volonté effrénée de réussite sociale - valorisait un comportement de type 3. Joe Senior répétait souvent à ses enfants : « Je veux des gagnants ; il n’y a pas de place pour les perdants, ici. »(1) Il encourageait tout particulièrement la rivalité entre ses deux aînés, Joe Junior et Jack. Et la compétition fut intense. Joe Junior se sentait investi d’une mission de chef des enfants. Il était courageux, fort et bagarreur. Il avait expliqué à un ami : « Je suis le plus vieux de la famille et je dois donner l’exemple à un tas de frères et sœurs. » C’est d’ailleurs lui qui a utilisé le premier l’expression « le clan Kennedy. »(1)

Bibliographie sur JFK

(1) Peter Collier et David Horowitz, Les Kennedy : une dynastie américaine, Éditions Payot, 1985
(2) François Forestier, Marilyn et JFK, Albin Michel, 2008
(3) François Forestier, JFK : le dernier jour, Albin Michel, 2013
(4) Claude Moisy, John Kennedy, Enfance et adolescence, Autrement, 1999
(5) Theodore C. Sorensen, Kennedy, Gallimard, 1966
(6) Wikipédia, Consultation du 5 octobre 2015